Les Bronzés font du Ski

Les Bronzés interdits de ski

« Les bronzés font du ski » occupe une place de choix dans la liste des films dont nous connaissons les répliques par cœur et que nous ne pouvons nous empêcher de regarder quand il passe à la télé.

Plus de quarante ans après, ce film est toujours une affaire juteuse pour le producteur Yves Rousset-Rouard, qui se trouve être le parrain de Christian Clavier, vous le savez probablement.

Ainsi l'homme n'héiste pas à donner des petits coups de main à la troupe de son filleul qui ne gagne pas des fortunes puisqu’elle joue dans une toute petite salle. Mais il ne faut pas croire que cela a été du tout cuit pour elle ; Les Bronzés, le film, n’a fait entre guillemets que 2.200.000 entrées, ce qui pour l’époque n’est pas un triomphe, Les Charlots font deux fois plus. Mais bon, "Parrain" a une idée : il propose à la troupe de tourner immédiatement une suite en leur disant : "cinq millions de gens qui vont aux sports d’hiver, s’ils viennent tous voir le film, là on tient un triomphe".

Il était une fois 1979
© ISOPIX

La troupe ne se montre pas intéressée à l'idée de réincarner les mêmes personnages, ni le réalisateur Patrice Leconte de les mettre en scène mais comme leur cachet passe de 700.000 anciens francs belges à plus de 4 millions chacun, ils acceptent bien que sans enthousiasme. D’ailleurs ça se sent, je ne sais pas si vous avez remarqué mais ils sont assez odieux tout au long du film, faites-y attention la prochaine fois que vous le verrez.

Une clause du contrat

De plus, s’ils étaient partis tourner Les Bronzés au Club Med pour s’offrir des vacances à l'œil, eux qui étaient fauchés, ici, la production leur interdit de skier en dehors du tournage. Hors de question qu’un accident ne vienne compromettre l’entreprise. Consternation dans la bande, surtout pour Clavier et Lhermitte qui sont de très bons skieurs. Et donc quelle n’est pas la tête du producteur de les voir tous passer devant lui sur une piste et à fond de balle.

Grosse engueulade, évidemment, mais Jugnot lui répond que si ils ne s’entraînent pas, c’est justement là qu’ils risquent un accident en plein tournage. Rousset-Rouard réfléchit un instant puis raye la clause du contrat.

Les Bronzés font du Ski

Le film arrivé au montage dure plus de deux heures, il faut en couper plus d'un quart d'heure car à l’époque, il est hors de question qu'il dépasse les 90, 100 minutes au plus. Contrairement à ce qui est écrit sur Wikipédia,  la scène du cannibalisme n'a pas été coupée au montage mais l'était déjà dans le scénario avant le tournage.

Par contre d’autres l'ont été comme celle dans laquelle Popeye, alias Thierry Lhermitte prend le téléphérique avec Christian Clavier pour aller skier mais au dernier moment il se fait appeler pour une urgence et lui confie son chien Pépète qui s’appelle comme ça parce qu’il … Ben oui, qu’il pète. Et de fait, pendant la montée, le chien klaxonne bruyamment. Toutes les filles fixent un Lhermitte, gêné, lui le tombeur, qui n’arrête pas de dire que c’est le chien. Et quand il finit par le gronder, une femme lui dit : c’est facile d’accuser les bêtes.

Les Bronzés font du Ski

Les Bronzés est toujours à l’affiche quand en novembre 1979 sort Les Bronzés font du ski. Un an, vous devez trouver cela énorme, n'est-ce pas ? Et bien sachez qu'en 1979, une année à l'affiche n'est pas un exploit historique, loin s'en faut. Si aujourd’hui la moyenne de durée de vie d'un film au cinéma se situe entre 3 et 7 semaines, il y a 43 ans, c'est un échec cuisant. Ainsi connaissez-vous le record de longévité d’un film en France ? Dix ans et demi pour Emmanuelle, produit par qui vous savez désormais : 553 semaines sans interruption au cinéma UGC des Champs Elysées.

Quant aux Bronzés font du ski, ils devront se contenter de 1.400.000 spectateurs soit un million de moins que leur première aventure. 

Quand on sait que lors de son dernier passage télé, ce même film en a enregistré 10.500.000, on en sourit et on se dit : c’est ça, un film culte !

Les Bronzés font du Ski