Last Night Soho Anya Taylor-Joy

Last Night In Soho : la Pop fait désormais partie de l’Histoire

Regarder Last Night In Soho, c’est prendre le légendaire Swinging London des sixties en pleine figure. Si vous avez manqué l'occasion au cinéma l'an dernier, vous pouvez désormais faire l’expérience chez vous en DVD ou en streaming.

Les années 60, la pop music, le brushing glamour, les cabriolets colorés et clinquants roulant à gauche, les magasins de fringues, les mini jupes, bref la ville de Londres qui prend des couleurs comme on n’en avait jamais vues, vous aimez ça.

Ca vous fait fantasmer comme l’héroïne du nouveau film de Richard Wright, ce cinéaste très british, qui nous a régalé avec les déjà cultes et burlesques Hot Fuzz et Dernier pub avant la fin du monde.

Justement, la jeune fille de ce film étonnant ayant décidé de vivre son rêve, part vivre à Londres pour y suivre des cours de stylisme, non sans emporter avec elle les disques pop de sa grand-mère, souvenirs d’une époque bénie qu’elle aurait tant voulu connaître.

Mais est-ce son fantasme qui explose dans la réalité ou simplement un rêve? Toujours est-il que dès la première nuit passée dans la chambre qu’elle loue chez une vieille dame, notre étudiante se retrouve en plein milieu des années 60 dans les pas d’une jeune fille venue à Londres pour réussir comme chanteuse.

Last Night Soho Anya Taylor-Joy

Aussi fascinante que l’actrice Anya Taylor-Joy, l’ex-championne d’échecs de la série Netflix à succès, cette histoire vous réserve de solides surprises dont je ne vous dirai rien pour ne pas gâcher le plaisir.

Sachez simplement qu’en termes de reconstitutions et de références, Last Night In Soho est un véritable festival réjouissant en partant des décors et costumes jusqu’aux chanteurs (Cilla Black), films (Blowup) et acteurs dont certains ont incarné le Swinging London à l'époque comme Terence Stamp et Diana Rigg (Miss Emma Peel dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir).

Last Night Soho

Terence Stamp dans le rôle de l'inquiétant Lindsey.

Je m’en voudrais de ne pas vous avoir averti qu’un film de genre se cache derrière cet habile scénario présenté au départ comme un conte, ce qui le fait vraiment sortir d’un lot dont on s’est lassé depuis longtemps. Mais ce qui m’a le plus frappé c’est qu’une fois de plus le cinéma actuel (comme le monde des séries) met en scène les scénarios qui se déroulent dans les années 60, 70 et 80 avec le soin apporté aux grands films historiques.

Vrai, il est étrange pour ceux dont cette époque a été celle de leur enfance ou adolescence soit aujourd’hui montrée comme étant entrée dans l’Histoire. Et que cette période fasse aujourd’hui fantasmer ceux qui ne l’ont pas vécue est encore plus étrange car franchement, personne ne rêve de la même manière des années 20, 30 et encore moins 40.

Last Night Soho

Le cinéma est la preuve que les années 60, 70 et 80 ne sont pas uniquement un réservoir à nostalgiques considérant que "c’était mieux avant" mais qu’elles constituent une époque où la modernité avait un sens, était un but, où la jeunesse avait un projet pour l’avenir, en même temps qu’elle se découvrait une réalité.

Je terminerai en disant que la force de Last Night In Soho est de souligner qu’il y a une marge entre fantasmer une époque et l’avoir vécue, que les vies du Swinging London n’ont pas toutes été roses (ni vertes, ni jaunes).