Depuis leur rencontre au début des années 70, Alain Souchon et Laurent Voulzy sont restés presque inséparables. Cependant, leur fructueuse collaboration a connu quelques turbulences. Alors que l’interprète de « J’ai dix ans » fête son quatre-vingtième anniversaire le 27 mai 2014, revenons sur une brouille mémorable entre les deux artistes.
Des débuts modestes mais prometteurs
À l’âge de 15 ans, Alain Souchon a acheté sa première guitare avec ses maigres économies, mais elle n’avait que trois cordes. De son côté, Laurent Voulzy a commencé à jouer sur la guitare de son voisin de palier, qui n’avait que quatre cordes. Avant même de se rencontrer, il semblait que ces deux musiciens avaient besoin l’un de l’autre pour se compléter et réussir dans la musique.
Bob Socquet, directeur artistique chez RCA Records, a rapidement remarqué leur complémentarité au début des années 70. Souchon écrivait de beaux textes, tandis que Voulzy composait des mélodies envoûtantes. Socquet les a fait se rencontrer, créant ainsi un duo magique.
Une collaboration jalonnée de jalousie et de succès
Leur collaboration n’a pas commencé sous les meilleurs auspices. Laurent Voulzy se souvient :
« Au début, j’étais jaloux d’Alain. Je rêvais de participer au concours de la Rose d’Or d’Antibes, mais c’est Alain, arrivé depuis seulement quinze jours chez RCA, qui y a participé et gagné. »
Malgré cette jalousie initiale, leur premier grand succès ensemble, « J’ai dix ans », a marqué le début d’une série de succès ininterrompus.
En 1977, un reportage de Paris Match les montre en parfaite harmonie au château de Chemery, en compagnie de leurs familles respectives. Leur amitié semble inébranlable, malgré les périodes où ils peuvent passer plusieurs mois sans se voir. « On s’entend bien parce qu’on ne vit pas ensemble, » explique Souchon.
Une rupture brève mais intense
Malgré cette entente, un désaccord bref mais intense a marqué leur relation au début des années 80. En mai 1983, sur Antenne 2, Souchon décrit leur duo comme un « couple » avec ses moments de bonheur, de jalousie et de conflits. Peu de temps après, une dispute éclate entre eux.
À l’époque, Souchon vivait une période tumultueuse, notamment à cause de sa liaison avec Isabelle Adjani. Après un tournage intense, il espérait retrouver Voulzy pour travailler sur de nouvelles chansons. Cependant, Voulzy était absorbé par l’enregistrement de son album « Bopper en larmes », ce qui a frustré Souchon au point de raccrocher violemment lors d’une conversation téléphonique.
Une réconciliation rapide
Malgré cette dispute, leur amitié a rapidement repris le dessus. « Trente secondes après, j’ai rappelé Alain et je lui ai dit qu’on ne pouvait pas se disputer pour ça, » raconte Voulzy. Leur collaboration a continué, aboutissant à de nouveaux succès comme l’album « C’est comme vous voulez » en 1985, avec des titres emblématiques comme « J’ veux du cuir » et « Ballade de Jim ».
Les secrets de leur amitié
- Complémentarité : Souchon et Voulzy se complètent parfaitement dans leurs créations musicales.
- Distance Respectueuse : Ils ne vivent pas ensemble, ce qui leur permet de préserver leur amitié.
- Résilience : Malgré les disputes, ils parviennent toujours à se réconcilier rapidement.
« On ne s’engueule pas parce qu’on ne vit pas ensemble. On peut rester six-huit mois sans se voir. Après, on est content de se retrouver. On s’entend bien, c’est vrai. »
Alain Souchon, interview dans La Dépêche du Midi
Aujourd’hui, après cinquante ans d’amitié et de collaboration, Alain Souchon et Laurent Voulzy continuent de partager une relation solide et inspirante. Leur histoire prouve que même les amitiés les plus fortes peuvent connaître des moments de tension, mais la compréhension mutuelle et le respect permettent de surmonter les obstacles.