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Cinéma de Minuit

Etes-vous des enfants du Cinéma de Minuit ?

Un générique iconique accompagné par la musique légendaire de Francis Lai jouée au violoncelle suivi par la voix particulière du présentateur d'un film oublié, tel était le gimmick de l'émission aujourd'hui légendaire « Le Cinéma de Minuit »

En évoquant le Cinéma de Minuit, je suis sûr de m’adresser aux plus anciens et pourtant je vais vous étonner car, le saviez-vous, l’émission existe toujours. Il s’agit en effet d’une des trois plus anciennes émissions de la télévision française, aujourd’hui diffusée sur France 5, le lundi après un remue-ménage assez chaotique de programmation ces dernières années.

Il ne m’étonnerait pas que cette émission vous rappeler des souvenirs, surtout de vacances puisqu’elle était diffusée le dimanche soir à 22 heures 30 pour se terminer à minuit, d’où son nom. Car souvenez-vous, il y a eu une époque où les programmes s’arrêtaient en fin de soirée pour ne reprendre qu’en fin d’après-midi puis dans la matinée.

Le Cinéma de Minuit est né en 1976 sur FR3, la chaîne des régions et du cinéma à l’époque ; c’est Patrick Brion qui la présente et la programme depuis ses débuts. On a pu y voir des films marquants, des trucs venus d’un autre âge souvent fascinants comme Metropolis, Le cuirassé Potemkine, Les 7 samouraïs ; on y découvrait aussi bien de très vieux films parfois muets ou un cinéma lointain comme celui du Japon et parfois les deux, de très vieux films japonais.

Cinéma de Minuit

Mais qu’on ne s’imagine pas que cette émission était destinée à quelques cinéphiles curieux ou nostalgiques ; dans les années 80 et 90, elle va en effet battre des records d’audience en diffusant des séries de 100 minutes de dessins animés de Tex Avery. Et oui, c’est là qu’on a découvert ou redécouvert ce prodigieux cinéaste à l’humour débridé dont je vous ai déjà parlé sur antenne dans L'Instant Nostalgie.

Tex Avery

Certains d’entre vous ont dû tiquer en se disant dit il s’est trompé, c’était le vendredi, Le cinéma de Minuit. Et non, le vendredi, c’était le Ciné Club de Minuit sur la RTB. Et ce, depuis les années 60 car, cocorico, la télévision belge avait devancé la française sur ce terrain. L’émission était présentée par Dimitri Balachoff puis dans les années 80 par Patrick Reynaert.

En tout cas, ce qui est clair, c’est que ce Cinéma de Minuit, aujourd’hui, n’a plus le même lustre, à l’image de la Dernière Séance d’Eddy Mitchell. Progressivement avec la cassette vidéo, le DVD, les chaînes thématiques comme TCM et Ciné Classiques et à présent les géants du streaming, vous pouvez quasiment tout regarder quand vous le voulez sans attendre le vendredi ou le dimanche soir.

Mais avouez que ce ne sera jamais pareil car avec la disponibilité permanente de ces films, il n’y a plus la magie du rendez-vous nocturne du week-end, ni le choix judicieux proposé par quelqu’un qui sait que ce film va plaire et ça, aucune plateforme ne pourra jamais l’offrir. J’en veux pour preuve, le nombre d’heures que vous passez en vous demandant ce que vous allez bien regarder face à cette masse de navets qui occupe les catalogues avec souvent des affiches bien trompeuses.

Cinéma de Minuit

Alors oui, j’ai la nostalgie de la fête de ce Cinéma de Minuit et de sa musique de Francis Lai, de cette joie d’être à 14 ans encore devant la télévision à minuit alors que je devrais être au lit depuis longtemps, mais enfin, ce sont les vacances, alors j’ai eu la permission de voir ce beau et vieux film en noir et blanc, que sans cela, je n’aurais jamais regardé.