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Clapman

Qui se souvient du Clapman ?

Pour ceux qui ont bien connu les années 80 et 90, vous souvenez-vous du Clapman ? Ça ne vous dit rien ? Je suis sûr que vous allez reconnaître la musique en regardant la vidéo dans l'article

Évidemment vous vous en souvenez ; on l’a entendu 1200 fois à la télé. C’est le premier des programmes courts de l’histoire de la télévision. Son succès a été tel dans plus de 50 pays que tout le monde a voulu en produire, on lui a logiquement donné le nom de Short, vous en voyez depuis des décennies tous les jours autour des écrans pub à l’heure du prime time.

Mais vous allez me dire, oui mais on n'en voit plus des comme ça et vous avez raison car non seulement le Clapman est le premier du genre mais il reste encore et toujours le plus court de l’histoire puisqu’il dure 8 secondes, générique compris. Huit secondes ? Vous vous rendez compte ? Comment faire un programme complet en huit secondes ? C’est surréaliste ! Et bien c’est justement la raison pour laquelle il est né en Belgique, pays dans lequel il est diffusé pour la première fois, en 1983, et son succès est immédiat.

Et c’est vrai qu’on l’attend le gag du clapman devant notre télé, avant ou après le JT. Qu’est-ce qu’il va encore inventer cette fois ? Et du coup on est plus attentif à l’écran pub qui suit et ça, les hommes de médias l’ont vite compris.

Clapman

Pourtant, son créateur n’a aucune démarche commerciale sauf une : celle qu’on lui achète son programme. En effet, le jeune Marc Henri Wajnberg qui a produit et réalisé son premier film après ses études à l’INSAS, a bien du mal à le vendre. Les chaînes de télé lui disent : il est bien vot’ film, vous en avez combien ? Ben, un ! Ah ben alors, non.

Il retient la leçon et le documentaire suivant en douze épisodes se vend mieux mais ça reste pas extraordinaire. Aussi le suivant, il en tournera 1200. Son entourage lui demande s’il est fou. Personne ne lui achètera 1200 films de 8 secondes. Pourquoi ? Parce qu’on n’a JAMAIS vu ça.

Et alors qu’il est sans emploi, sans aucune aide publique ni producteur il entreprend son oeuvre folle, imaginer et tourner ces scènes courtes dans le même décor et avec les mêmes comédiens dans les mêmes costumes, toujours aux mêmes places, autre idée de génie car il gagne un temps fou.

Clapman

L’autre idée de génie est d’utiliser les codes du cinéma muet : c’est non seulement sans paroles mais l’arrivée du gag est toujours identique, comme dans les Laurel et Hardy, où on sait que c’est Hardy qui va tout se prendre dans la figure mais comment ? Cela crée une attente réjouissante.

Alors oui, ce Clapman, malheureusement un peu oublié, fait intégralement partie de nos années 80 et 90 à la RTBF avant la pub et sur FR3 avant la météo, il suffit d’écouter l’ultracourt générique final ou de se faire une série une Youtube (soyez fous !) pour s’en convaincre.