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Franquin, le génie de la Bande Dessinée, 25 ans après

Le 5 janvier 1997, nous apprenions la disparition d’André Franquin, celui qui avec Hergé, avait durant des décennies assuré la domination de l’école belge sur le monde de la bande dessinée.

On a tous un gag de Gaston Lagaffe, une aventure de Spirou et Fantasio, un titre du Trombone illustré, une facétie du Marsupilami ou une idée noire grinçante sauvée quelque part dans notre mémoire. Des millions et des millions d’albums originaux, d’intégrales en attestent : Franquin est le génie de la bande dessinée qui a connu la carrière la plus riche et abondante.

Le Marsupilami et Lagaffe

Alors même si en 1997, on est sans nouvelles de Franquin depuis longtemps, lui qui a amusé notre enfance et adolescence, c’est vrai qu’on est triste d’apprendre sa disparition car il a durant plusieurs décennies illustré d’incroyables couvertures du Journal de Spirou, créé des personnages improbables comme le Marsupilami que Disney nous enviait ou Gaston Lagaffe, le premier héros sans emploi.

Franquin

Génie infatigable, quand après trente ans de création ininterrompue dans l’écurie Dupuis, Franquin rêve d’autres horizons, il obtient de son grand patron (qui ne peut rien lui refuser) d’abandonner Spirou et Fantasio et même de créer un supplément agrafé à l’intérieur du Journal de Spirou. Sans intervention de la direction et du rédacteur en chef, Franquin anime alors  chaque semaine Le Trombone illustré, OVNI bédéesque qui non content de lancer la carrière de Frédéric Jannin avec Germain et nous, invite dans ses pages des auteurs comme Brétécher, Bilal ou Moebius, impensables dans un journal alors devenu trop enfantin.

Ses Idées noires

Malgré l’arrêt brutal de l’aventure suite à un clash avec le rédac chef de Spirou, Franquin est parvenu à dépoussiérer l’esprit des lecteurs fidèles de la grande maison de Marcinelle. Mais la charge de travail accumulée ces dernières décennies (malgré l’aide de grandes pointures comme Roba, Greg et Peyo au sein de son studio) provoque chez Franquin un burn out : il entre alors dans une dépression qu’il traînera bon an, mal an durant une vingtaine d’années, une époque incarnée par ses drôles et désespérantes Idées noires.

Franquin

Franquin en dédicace à l'Innovation en 1966

Nous gardons de lui son humour réjouissant, sa passion pour les détails dans les décors, la richesse de ses personnages secondaires. Qui n’a pas eu envie de passer un jour à la rédaction de Spirou entre la planche à dessin de Lebrac, le bureau de Moiselle Jeanne et les jurons de Prunelle?

Que ne donnerait-on pas pour passer une soirée avec Lagaffe, Bertrand Labévue et Jules-de-chez-Smith-en-face dans le grenier des éditions Dupuis avec le gaffophone, des canettes et des boîtes de saucisses ou de thon à l’ananas au jus?

Toujours un refuge

Vingt-cinq après son départ, l’univers de Franquin reste un refuge pour bon nombre d’entre nous

A découvrir si vous ne le connaissez pas encore à travers les intégrales de Spirou et Fantasio (époque Franquin, bien sûr), du Trombone illustré, Modeste et Pompon (série incarnant diablement les années Expo 58) et bien sûr le monumental Gaston Lagaffe bleu paru il y a peu.

Comme disait un slogan publicitaire : "Franquin, ça va vous changer de la BD !"