Quand on lisait Bob Morane

C’est un Indiana Jones joué par un Harrison Ford affichant 79 ans au compteur que nous allons découvrir au cinéma en 2022 dans sa cinquième aventure.

Nous sommes loin des plans initiaux de George Lucas et Steven Spielberg quand au début des années 80, ils avaient prévu de tourner les cinq films coup sur coup. Car oui, l’idée d’Indiana Jones est venue à Lucas des feuilletons et des magazines dessinés qu’il regardait dans sa jeunesse.

Et c’est vrai que les aventures de ces héros paraissaient à une vitesse folle, comme par exemple, celles de Bob Morane. Ca vous rappelle des souvenirs, Bob Morane ?

Je suis sûr que certains d’entre vous ont encore chez eux des rayonnages entiers remplis de ces petits livres à la tranche blanche des années 60 et 70 ou avec la ligne jaune en bas et le profil du Marabout des premiers numéros. 

Oui, les "Bob Morane" ont été pour une bonne partie d’entre nous les premiers véritables livres sans illustration que nous ayons lus. Bob Morane, c’était non seulement l’aventure, le dépaysement mais aussi la découverte de ce monde incroyable qu’est le roman. Comme le dit paul-Loup Sullitzer : les 40 millions d’exemplaires des 230 aventures de Bob Morane doivent bien être quelque part.

Et on l’imagine, l’auteur Henri Vernes, tel François Merlin interprété par Jean-Paul Belmondo dans Le Magnifique, devant sa machine à écrire, pestant qu’il doit absolument terminer ses vingt pages quotidiennes sinon il ne pourra pas rentrer le manuscrit à temps chez son éditeur. Vous le voyez sur son bureau avec la lampe et les grands livres illustrés pour se documenter sur le pays tropical où il nous emmène dans les pas du méchant Ombre Jaune?

Et puis il y a eu la Bande Dessinée où là encore, le succès a été au rendez-vous. Bien sûr, les images du héros, de son ami Bill Ballantine et de tous les méchants nous ont alors été imposées ; plus possible de faire fonctionner notre imagination mais il faut bien reconnaître que toutes les séries, qui ont connu plusieurs dessinateurs différents, ont été réussies.

Le titre inquiétant

Alors je dis que c’est le moment pour certains d’entre vous de se souvenir de ces journées d’école qui nous ont paru trop longues car on n’avait qu’une idée en tête : nous replonger dans la suite des Contrebandiers de l’atome ou L’archipel de la terreur. Ah on peut dire qu’Henri Vernes avait le sens du titre inquiétant : des titres qui nous rendaient fiers de lire ces livres, nous prenant pour ces adultes qui, eux, lisaient James Bond ou SAS, et qui n'étaient pas de notre âge, disaient-ils. Tellement fiers qu’on emmenait parfois en cachette, car c’était interdit, l’un ou l’autre Bob Morane à l’école pour le lire à la récréation. Et oui, ça posait un maximum son homme, ça, de lire Bob Morane.

Et si ce fut le cas, sachez que vous partagez ça avec les frères Sirkis qui dans leur école bruxelloise ont comme vous, comme nous, rêvé d’aventures en Indochine avec Bob Morane …