Quand Kim Wilde était N°1

C’est déjà le 4ème single pour Kim Wilde en moins d’un an et son troisième N°1 ;  elle est alors la voix féminine de la New Wave avec Debbie Harry et les deux chanteuses de Human League.

Pourtant ce n’est pas l’image qu’on garde d’elle, c’est assez bizarre. Je me rappelle à l’époque que les copains disaient, tiens elle change complètement de style, alors qu’en fait elle était tout-à-fait dans le son du moment. En 1981, c’est vrai que des Kids in America, Chequered Love et tous les titres de son premier album sont directement inspirés par la musique des Cars et Blondie, qui sont alors les rois de la New Wave américaine.

Mais Kim Wilde est anglaise et son père et son frère qui écrivent et produisent ses chansons ont compris que maintenant avec le succès des Human League, Ultravox et Orchestral Manoeuvres In The Dark, les patrons de la New Wave, ce sont les Anglais. Ils reprennent donc leur son et donc on entend beaucoup moins les guitares voire plus du tout.

Par conséquent, elle est toujours 100% New Wave la petite Kim Wilde ; bien sûr, sa musique est plus pop que Soft Cell et Depeche Mode mais pas moins de Human League qui est alors le plus grand vendeur de disques de la vague.

Le succès du single Cambodia est énorme ; en France il s’en vend plus d’un million d’exemplaires. Ceux qui ont acheté le 45 Tours auront remarqué la similitude avec la pochette de L’aventurier d’Indochine qui paraît quelques mois plus tard.

D’ailleurs Indochine, Cambodia, … On ne peut que constater les points communs (volontaires, inspirés ou non) entre les deux pochettes de 45 Tours. Ce n’est d’ailleurs pas le seul titre qui a des sonorités asiatiques sur ce deuxième album de Kim Wilde qui va pourtant se vendre beaucoup moins que le précédent.

Cet album est pourtant réussi, franchement, il s’appelle Select, et comporte deux autres hits que vous connaissez peut-être, View from a bridge et Child Come Away

L’année suivante, (et oui, à l’époque, on sort un album par an) Kim Wilde changera complètement de style, rappelez-vous de Love Blonde, qui évoque les B52’s, retour à la New Wave américaine mais elle n’est pas la seule, souvenez-vous de Spandau Ballet ou Human League.

En tout cas, ce single Cambodia a exercé une influence sur la musique des années 80 qui est sous-estimée, probablement parce que les musiciens et les journalistes musicaux de l’époque ne trouvaient pas le côté teenager et sex symbol de Kim Wilde assez crédible pour le reconnaître. Il n’en demeure pas moins que Marty et Ricky Wilde étaient de sacrés compositeurs ; ils ont fait beaucoup pour la popularisation du son de la New Wave.