Si tout le monde reconnaît la légitimité du King dans le monde du rock et des crooners, il n’en va pas de même pour sa carrière sur grand écran. Ses films ont plutôt mauvaise réputation. Sachez pourtant qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, vous louperiez de très bons moments car parmi la légion de films insipides auxquels Elvis Presley a participé il y a de véritables joyaux, et pour cause.
Il y a cinquante ans exactement, Elvis mettait fin à sa carrière au cinéma avec le tournage au printemps 1969 de Change of habit (habilement traduit en français par L’habit de fait pas la femme). Avec 31 films sortis en l’espace de 11 années (il y eut une interruption de 24 mois pour cause de service militaire), le King était devenu la superstar d’Hollywood la plus présente dans les salles du cinéma. On n’avait jamais vu ça de la part d’une star de la chanson et on ne le verra plus jamais.
On peut se poser légitimement la question de savoir pourquoi, quand on est la plus grande figure du rock’n’roll, la première superstar mondiale de la chanson, prendre de telles distances avec le showbizness au profit du cinéma. Tout simplement parce que le premier rêve d’Elvis Presley, l’adolescent alors ouvreur dans un théâtre de Memphis, était de devenir acteur comme Humphrey Bogaert.
Il ne faut donc pas s’étonner qu’à peine sorti de son Mississippi natal, son manager lui arrange un rendez-vous avec le plus grand producteur d’Hollywood. Après audition et bout d’essai, Elvis signe un contrat de sept ans avec Hal Wallis, un des rois de la place puisqu’on lui doit, entre autres, Le faucon maltais et Casablanca avec … Humphrey Bogaert.