Découvrez la biographie de Pierre Rapsat

Les étapes de sa vie

C’est à Verviers que Pierre découvre sa passion pour la musique. À la fin des années 60, il rejoint plusieurs groupes de rock, dont Laurélie, fondé en 1969. Après plusieurs expériences musicales, il décide de se lancer en solo au début des années 70. En 1973, il sort son premier album, New York, mais le succès se fait attendre. Pour subvenir à ses besoins, il enchaîne alors les petits boulots : barman, disc-jockey, tout en continuant d’écrire et de composer.

Sa persévérance finit par payer. En 1976, il est choisi pour représenter la Belgique à l’Eurovision à La Haye, avec la chanson Judy & Cie. Il termine à une honorable sixième place et gagne une première reconnaissance publique. Pourtant, il faudra attendre le début des années 80 pour que Pierre Rapsat devienne une véritable figure de la scène belge. En 1982, son album Lâchez les fauves se vend à plus de 30 000 exemplaires et lui ouvre enfin les portes du grand public. Son succès s’étend progressivement, grâce à sa sincérité et à son style mêlant rock et chanson francophone.

L’année de l’Eurovision

Nous sommes en 1976 et c’est le verviétois qui est retenu pour représenter notre pays au concours Eurovision de la chanson. Direction La Haye pour interpréter son titre Judie & cie.  Il se classera sixième.

Les chansons de Pierre Rapsat

Les chansons cultes

Auteur de près de vingt albums, Pierre Rapsat laisse derrière lui un répertoire riche et varié. Ses titres les plus marquants restent Lâchez les fauves, Les rêves sont en nous, Ensemble ou encore Rien qu’une chanson (interprétée en duo avec Lio). À travers ses textes, il célèbre la solidarité, l’espoir et la condition humaine, mêlant puissance rock et émotion poétique. Ses dernières compositions, écrites dans les années 2000, ont rencontré un succès tardif mais profond, confirmant sa place parmi les grandes voix de la chanson belge.

Une œuvre sincère et libre

Fidèle à son idéal d’indépendance, Pierre Rapsat a toujours refusé de se plier aux diktats du show-business. Il a collaboré avec de nombreux labels, souvent par nécessité, mais sans jamais sacrifier sa liberté artistique. « J’organise mes albums avec un détachement complet face au côté show-business, devenu business-show », confiait-il à Thierry Coljon, son biographe. Cette sincérité désarmante lui vaudra le respect de ses pairs et l’affection durable du public.

Les concerts de Pierre Rapsat

Les concerts cultes

La scène a toujours été le véritable royaume de Pierre Rapsat. De ses débuts dans les caves verviétoises à la Jument Balance jusqu’à la grande scène des Francofolies de Spa – qui porte aujourd’hui son nom – il a su créer une proximité rare avec son public. En 1986, il atteint un sommet de popularité en remplissant Forest National, symbole de sa reconnaissance nationale. Il s’est aussi produit au Festival d’été de Québec en 1984, marquant les esprits avec ses prestations intenses et habitées.

Les derniers instants

Le 9 mars 2002, il donne son ultime concert au Palace d’Ath, sans savoir qu’il s’agira de sa dernière apparition sur scène. Atteint d’un cancer, il poursuit jusqu’au bout ses interviews et projets, animé par sa passion pour la musique. Le 20 avril 2002, Pierre Rapsat s’éteint à Verviers à l’âge de 53 ans, laissant derrière lui une œuvre forte et profondément humaine. Ses funérailles à Heusy rassemblent une foule immense et de nombreuses personnalités venues lui rendre hommage. En Belgique, son nom reste synonyme d’authenticité, de courage et d’émotion.

Hommages et distinctions

Après sa disparition, de nombreux hommages lui sont rendus des deux côtés de l’Atlantique. En 2002, le Prix Québec/Wallonie-Bruxelles est rebaptisé Prix Rapsat-Lelièvre en mémoire de Pierre Rapsat et du chanteur québécois Sylvain Lelièvre, tous deux disparus la même année. En 2007, il reçoit à titre posthume l’Octave d’honneur lors des Octaves de la musique pour l’ensemble de sa carrière. En 2022, pour les vingt ans de sa mort, il est fait Chevalier de l’Ordre de la Pléiade et Commandeur du Mérite wallon.

À Verviers, un quai et une école communale portent désormais son nom, perpétuant la mémoire d’un artiste profondément ancré dans le cœur du public belge. Son œuvre continue d’inspirer de nouvelles générations, rappelant que, comme il le chantait si bien, les rêves sont en nous.