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De Nat King Cole à Michael Bubblé, la Noël reste, malgré les modes et le temps qui passe, la période reine des crooners, passés et présents. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Je vous raconte ...
Vous les entendez partout à nouveau, hein, les crooners. Et ça fait du bien en décembre d’entendre Bing Crosby ou Nat King Cole chanter Noël, ces voix suaves venues d’une Amérique d’une autre époque qui nous souhaitent de joyeuses fêtes et déjà, une bonne année. Qui aurait cru ça dans les années 70 et 80 où ce genre de chanson était totalement dépassé. C’était un truc que les vieux écoutaient pour se bercer d’émotions d’un temps qui n’avait rien de moderne. C’est de ça dont parle le tube de Guy Marchand en 1977, en pleine époque disco et new wave :
Hey Crooner
Tu t'sens pas ridicule la main sur le cœur
Tu fais marrer tous les rock'n rollers
Quand tu roules tes épaules de mait'nageur
Qu’est-ce qu’on a entendu cette chanson à la radio et à la télé. Il faut dire que ce n’était pas un hasard, non, au milieu des années 70, une grande mode rétro années 40 et 50 avait touché l’Amérique puis s’était exportée chez nous via le monde de la variété. Dalida avait repris une vieille rengaine en mode disco (énorme tube), Dave y était allé de sa chansonnette avec le même succès. Oui, vous allez me dire, comme Bruel 25 ans plus tard, avec Entre-deux, mais avec cette différence que dans les années 70, un chanteur âgé de 40 ans était bon pour la retraite. Est-ce le succès d’Elvis qui n’en finissait pas à Vegas, allez savoir, en tout cas, les crooners avaient connu un bref retour en grâce, comme le montre d’ailleurs l’excellent et explosif film de Woody Allen, Broadway Danny Rose.
Et donc oui, ça peut paraître fou aujourd’hui mais il y a une cinquantaine d’années, cela faisait des années qui nous semblaient être une éternité que Sinatra n’avait plus fait de tubes, Hollywood avait remisé les comédies musicales au placard avec les crooners. On n’en a plus vu fonctionner une seule jusqu’à Grease, en 1978, et encore, c’est une exception et il fallait bien se garder d’utiliser le terme de Comédie Musicale. Cette année-là, David Bowie enregistrait un improbable duo avec Bing Crosby, le pionnier du genre, dans une émission de Noël qui serait sa dernière apparition publique. Bowie jouait alors le rôle de l’improbable fan, présent uniquement sur le plateau parce que Bing était le chanteur favori de sa mère. Oui, c’était sa madeleine à lui, le rocker avant-gardiste.
Alors, un demi-siècle plus tard, on se demande ce qui s’est passé. Pourquoi les enfants et petits-enfants de ces jeunes des années 60, 70, 80 trouvent ce répertoire de velours jazzy hyper cool, classe. Durant ce premier quart de siècle, on n’a d’ailleurs jamais vu autant de nouvelles stars se faire accompagner par un grand orchestre en tenue de soirée, de Lady Gaga à Robbie Williams, en passant par Jamie Cullum, la réincarnation d’un Frank Sinatra qui aurait fusionné avec Billy Joël. C’est vrai, quand il reprend un vieux titre des années 30, on dirait une chanson d’aujourd’hui.
Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.