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A l'occasion de la sortie du volume 4 du Beatles Anthology et de la série sur Disney+, Brice Depasse revient sur quelques histoires jamais racontées sur le groupe le plus légendaire de l'Histoire.
25 février 1964, George Harrison fête ses 21 ans. Le plus jeune de la bande des quatre a bien du mal à le croire quand on lui montre les 30.000 cartes postales et lettres reçues pour son anniversaire. Il a ensuite droit à une conférence de presse, les journalistes veulent tout savoir sur la fête de ce soir. Entre parenthèses, Georges recevra une montre de Brian Epstein le manager des Beatles qui depuis trois ans se coupe en quatre pour eux. Trois ans. Il s’en est passé des choses depuis cet automne 1961, c’était d’ailleurs à ce moment que John avait fêté ses 21 ans. Il avait reçu en cadeau de Paul, un hamburger et un coca, c’était alors tout ce qu’ils pouvaient s’offrir.
Oui, début 1964, les Beatles sont les gars les plus sollicités au monde. Comme ils disent, il y a dans une journée de quoi remplir l’agenda d’une semaine. On est passé du « personne ne veut de nous » à « tout le monde nous veut et tout de suite, maintenant ». Quelques jours après l’anniversaire de Georges, ils commencent le tournage de leur premier film en tant qu’acteurs, comme Elvis, une comédie loufoque, à l’humour limite Monty Python, dont ils vont composer et enregistrer les treize titres en neuf jours. Et donc, à un tel rythme, apparaît très vite la nécessité de prendre des vacances avant ce qui doit être leur première tournée mondiale. Mais où ? Impossible d’aller quelque part sans se faire accoster quand ce n’est pas carrément se faire sauter dessus par une horde de jeunes filles hurlantes. McCartney en est déjà à porter un chapeau, des fausses lunettes et une barbe postiche.
Si on allait dans les îles, au soleil ?
La bonne idée. Mais prudence. A la moindre fuite, la presse quotidienne mondiale va sortir ça, en feuilleton. On prend donc des billets d’avion avec deux destinations différentes pour éviter les rapprochements : Paul McCartney et Ringo Starr vont aux îles Vierges, dans les Antilles, avec leur compagne, tandis que George Harrison et John Lennon vont en Polynésie française sur un atoll perdu au milieu du Pacifique. Ca fait une paire d’avions à prendre, alors on se choisit des pseudos pour les réservations, à l’époque, c’était possible, mais non sans humour, Beatles oblige, ce qui nous vaut des Mrs Bond ou Mr Stone. Sauf que quand un douanier dit en regardant Mr Stone, alias Paul McCartney, mais ce n’est pas vous, ça, en montrant la photo, c’est l’incident. Ils ont mélangé leurs passeports. C’est vrai, dit Ringo, ils se ressemblent tous, ces carnets.
Mais bon, après quelques péripéties, tout le monde arrive à bon port, c’est le cas de le dire, ils ont chacun leur bateau pour profiter de la mer. Et c’est vrai que les photos dans les îles de John et George avec Cynthia et Pattie, blondes emblématiques des golden sixties, sont merveilleuses. Le premier matin quand George Harrison, qui a vécu les vingt premières années de sa vie dans une minuscule maison de corons, se retrouve en se levant dans le décor idyllique d’un lagon avec son eau transparente et ses cocotiers, il est émerveillé. Quant à John Lennon, ben, il n'en a rien à faire de rester allongé comme une crêpe sur la plage. Il a entrepris d’écrire un livre, il vient d’ailleurs de publier son premier. C’est vrai, dit-il, on va rentrer noirs comme des myrtilles et le lendemain, ça sera déjà parti, alors à quoi ça sert ? En plus, on sera pas reposés mais morts de fatigue avant de partir en tournée. Je m’en fous du soleil. Mais pas George, sans doute la raison pour laquelle sa chanson est, de loin, la plus écoutée des Beatles sur internet.
Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.