La Story Nostalgie

Les étoiles de Nostalgie (4) : Robert Redford

25 novembre 2025 | 3 min 17 sec

Ce 1er novembre, Nostalgie, en collaboration avec Dela Belgique, pense aux artistes qui nous ont quittés en 2025, des personnalités dont Brice Depasse vous retrace la Story. Quatrième épisode : Robert Redford.

La nouvelle de la disparition de Robert Redford, à l’âge de 88 ans, a ravivé bien des souvenirs et des braises encore rouges dans l’âtre de nombreux cœurs. Et, là, en cette soirée du 18 août 2025, des images reviennent : ses cheveux blonds, son regard d’acier, son sourire de soleil californien, et cette élégance un peu mélancolique. Butch Cassidy et le Kid, L’Arnaque, Out of Africa, Nos plus belles années, Les hommes du président sont reprogrammés les jours suivants à la télé, sur les plateformes, car Redford, c’était le cinéma américain dans tout ce qu’il avait de plus noble et de plus photogénique.

Car oui, d’où lui vient cette distance avec le cinéma hollywoodien, lui qui est né à Santa Monica, Los Angeles, en plein âge d’or du cinéma américain ? Peut-être ses origines puisqu’il est un des descendants d’un des pionniers de l’Amérique, le huguenot wallon Philippe de Lannoye, jeune aristocrate de l’actuelle frontière belgo-française, alors territoire des Pays-Bas. Le tout s’est mélangé au fil des générations à du sang anglais, écossais, irlandais. Alors on ne s’étonne pas de croiser des peintres qui l’ont croisé ou fréquenté dans les écoles d’art de Paris, Florence au cours des années 50.

De retour aux Etats-Unis, Robert se fixe à New York où il étudie à l’académie américaine d’arts dramatiques. Broadway n’est pas loin, c’est une évidence, il convainc dès ses débuts en 1959 et enchaîne les pièces, trouvant le succès deux ans plus tard dans Sunday in New York puis Barefoot in the park, trois saisons à guichets fermés qui lui valent d’attirer l’attention de réalisateurs comme Sidney Pollack, George Roy Hill. Tous voient en lui ce mélange unique de virilité et de doute, d’homme fort et vulnérable, loin des clichés de John Wayne. Et quand il forme son duo avec Paul Newman dans Butch Cassidy et le Kid, c’est l’explosion médiatique. Le public ne voit plus un “joli garçon”, mais l’ami qu’on rêve d’avoir, le type loyal, silencieux, un peu insaisissable. Pas comme Steve McQueen, hein, Redford, c’est autre chose.

Car il sera et est resté aussi celui qui aura refusé, malgré l’accumulation de triomphes cinématographiques, son star system. Il a ainsi fondé son festival de Sundance pour soutenir le cinéma indépendant, et continué à défendre des causes environnementales pendant plus de cinquante ans. Robert Redford, c’est au fond, l’homme sauvage qui n’a jamais voulu être une star. Pas loin de celui qu’il interprète admirablement dans Out of Africa. Et quand on lui demande s’il regrette d’avoir été réduit à sa beauté, son physique, il répond : “Je n’ai jamais compris pourquoi on me trouvait beau. J’ai toujours eu l’impression de devoir le mériter.” Et c’est parce qu’il le mérite qu’on n’en a pas fini avec ces gens, jeunes ou pas, qui découvrent ses films dans le monde.

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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Les étoiles de Nostalgie (4) : Robert Redford
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