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Quand MTV arrive enfin sur nos écrans belges, cela fait déjà dix ans qu'on en entend parler chez nous. C'est le début des années MTV, ce temps des années 90 et 2000 où on se vissait devant le poste pour regarder des clips et des émissions pas banales.
Je ne pense pas être le seul, vous avez sans doute remarqué qu’au cours de ces vingt dernières années, le rock et les groupes en général ont perdu du terrain dans les classements et les ventes. Et même si depuis peu, il y a un retour du rock, nous vivons une époque où il n’y en a plus que pour les chanteurs, rappeurs et les DJ bien sûr, qui chipotent seuls dans leur coin ou s’invitent les uns les autres sur leurs singles désincarnés en streaming. Si on vend encore beaucoup de 33 Tours de groupes de rock ou de musiciens soul, il faut bien reconnaître que ce sont ceux d’anciens des années 60, 70, 80 et 90. De cette époque où pour exister, créer dans le monde de l’industrie musicale et face au public, rien ne valait être dans un groupe. Cette époque où tous se rêvaient devenir les prochains Beatles, Earth Wind & Fire ou Nirvana.
Et tout ça, s’était amplifié dans les années 80 et 90 avec l’arrivée des clips vidéos, du CD aussi, qu’on emmenait partout avec nous, et bien sûr des télés musicales. Les années MTV, quoi. Dans les années 80, on n’imaginait pas un monde où n’apparaîtrait pas chaque semaine un nouveau et sensationnel groupe pop. Et dans les années 90, l’arrivée du grunge des Etats-Unis et de la Britpop d’Angleterre nous faisait croire que la relève allait continuer à sortir des caves et des greniers de manière permanente avec un nouveau son. On ne savait pas encore que c’était la dernière fois, mais ne cassons pas le rêve, nous sommes en 1993. La radio et la télé diffusent alors nonstop les nouveaux titres de Nirvana, REM et Red Hot Chili Peppers quand sort le single d’un groupe qu’on croirait sorti tout droit de Seattle. Vrai, en les entendant à la radio, on imagine les Radiohead portant des jeans troués, de longues chemises de bûcheron et des cheveux bien gras.
Mais rien à voir ; ces petits nouveaux ne vivent pas très loin de chez nous, ils sont de Oxford et comme leurs aînés de Pink Floyd, ils sortent de l’université. Ils ont commencé à jouer ensemble durant leurs humanités et ne se sont pas perdus de vue pendant leurs études supérieures. L’un d’eux jobant dans un magasin de disques a ainsi donné la cassette qu’ils ont enregistrée à un représentant de la firme EMI et bingo, ils ont dit ça nous intéresse. Et justement, pour Thom Yorke, le chanteur et guitariste, on ne dit pas non à EMI, la firme de disques de Queen. C’est parce qu’il était fan de Brian May que le père de Thom lui avait acheté une guitare acoustique, et c’est en voyant à 17 ans jouer le groupe new wave Siouxsie Sioux and The Banshees qu’il a décidé de se mettre au chant. Quant au nom de Radiohead, il vient d’une chanson des Talking Heads, un autre groupe qu’il a beaucoup écouté.
Alors grunge, les Radiohead ? Pas du tout. Ils sont plutôt Pink Floyd, les mecs de Cambridge : pas le même coin ni la même époque mais la démarche est la même. Des guitares, oui, mais aussi et surtout de l’électronique et cette volonté de travailler en vase clos, de chercher, de créer des choses qui n’ont jamais été entendues. C’est pas un chouïa déprimant ? disent des gars à la BBC qui ne les diffusent pas au départ mais vont y être obligés à cause de MTV qui elle, les matraque. Oui, mais c’est dans l’air du temps en 1993, écoutez Pearl Jam et Nirvana. Et puis Pink Floyd l’était aussi, un peu déprimant, même Coluche le disait …
Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.