La Story Nostalgie

Il était une fois Simple Minds (Episode 3)

27 novembre 2025 | 7 min 27 sec

1985. Il y a 40 ans exactement, le milieu d'une bouillonnante décennie est marqué par la sortie du nouvel album de Simple Minds, qui s'impose toujours comme le groupe leader de la New Wave. Je vous raconte ...

C’est l’époque qui voulait ça, dans les années 80, énormément de mythes circulaient à propos des groupes, chanteurs et chanteuses. On n’avait rien sous la main pour vérifier ce que des gars disaient à propos d’untel ou untel, les articles étaient rares dans la presse et les journalistes des magazines spécialisés étaient souvent logés à la même enseigne que leurs lecteurs. En clair, on ne savait rien des mecs qu’on écoutait en boucle, à part ce qui était écrit sur les pochettes de leurs disques. Alors, un groupe comme Simple Minds, vous pensez si on en a entendu au milieu des années 80. Tenez, à propos de leur énorme tube de l’été 85, Don’t you forget about me … ben la chanson n’est pas d’eux. Ah bon ? Vérification faite sur le disque, ben ouais. Merde, c’est Keith Forsey. En résumé, c’est un transfuge, un british venu du monde crypto rock allemand des années 70 qui devient le batteur de Donna Summer mais produit aussi Billy Idol, puis écrit des musiques sur la BO de Flashdance et Ghostbusters. Et justement il est approché par une jeune cinéaste américain pour un projet nommé The Breakfast Club. Ça raconte le samedi de quelques ados en retenue dans leur école. Et comme ce cinéaste est fan de New Wave british, il veut Simple Minds.

Les gars écoutent la chanson, mais non. On veut bien en faire une mais on l’écrit nous-mêmes. Mais leur manager étant convaincu que le générique d’un film américain, c’est bien pour percer le marché, il insiste et leur fait voir une copie du film …

A la sortie, ça reste non. Qu’est-ce qu’on en a à foutre des problèmes d’étudiants amerloques. C’est quoi ces heures de retenue ? Ça n'existe pas chez nous, en Écosse. Bon, OK, on se rend. Keith Forsey et John Hugues approchent Billy Idol mais c’est non aussi, il fait un alors un carton monstre, et puis Bryan Ferry mais là encore, pas de bol, il sort disque sur disque solo et ne tient pas à embrouiller les cartes. Alors qui ?

Et là, il se trouve quelqu’un à qui la chanson a plu. C’est Chrissie Hynde, la chanteuse des Pretenders. Et qui est depuis peu la femme de Jim Kerr. Et ce que femme veut … Bref, les Simple Minds se retrouvent avec Keith Forsey. Fais voir un peu ta chanson … ouais pas mal. Écoute, on va la faire mais je vais changer les paroles au début et à la fin OK ? A-t-il manqué de temps ? En tout cas, le jour de l'enregistrement, Jim Kerr envoie un hey Hey Hey au début et des Lalalalala à la fin. Je vais combler après, dit-il, je reviendrai. Jim ne reviendra pas, la chanson sortira comme ça et bingo. C’est les gimmicks que tout le monde a retenu, et aussi le premier et dernier numéro 1 de Simple Minds aux États-Unis. Alors, on va l’ajouter sur le nouvel album finalement, qui sort fin de l’année 1985.

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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