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Cinema Vintage
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Quand il y avait des cinémas partout

Les cinémas de quartier. Ça vous dit quelque chose ? Les séances avec deux grands films, vous avez connu ?

En évoquant les cinémas de quartier, j’ai bien conscience de remonter loin quoique, pour ceux qui s’en rappellent, dans les années 70, il y en avait tellement que les programmes des cinémas dans le journal Le Soir, le jeudi, occupaient une double page grand format écrite en minuscules caractères.

C’était l'époque d'avant les multiplex ; les salles ne diffusaient qu’un seul film par semaine en séance permanente, ce qui signifie que vous pouviez y entrer n’importe quand. C’était d’ailleurs la spécialité de ma mère ; je me rappelle de tous les films de Louis de Funès à partir de la Grande Vadrouille, lors de quelle scène nous sommes entrés dans la salle. Oui, j’ai vu La Grand Vadrouille au cinéma à sa sortie ; ça fait peur, hein? 

Donc nous voyions le début du film après la fin et, ça ne ratait jamais, dès qu’on avait fait la boucle, ma mère voulait sortir illico et nous, on brayait pour rester.

Grane Vadrouille
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Je ne sais pas vous mais moi, je trouve qu’il y avait un charme dans ces petits cinémas dont certains ne diffusaient que des navets, des films de série B, il y avait même un cinéma à Bruxelles, l’ABC, qui ne projetait que des films Disney. Et puis comme ils ne diffusaient qu’un seul film, certains capitalisaient dessus pour attirer tout le public qui souhaitait le voir.

En salle plusieurs mois

Aujourd’hui, il faut que le film fonctionne dès la première semaine, voire le premier jour sinon il se retrouve condamné. Et quoiqu'il en soit, une grande carrière ne dépasse plus plus de deux mois. Alors qu'à l’époque il était fréquent qu’un film reste à l’affiche de la même salle trois, quatre, voire cinq mois : on avait le temps d’aller le voir et surtout, un film qui ne bénéficiait pas de grands moyens de promotion, ou avait été injustement assassiné par la critique, avait encore la possibilité de trouver son public grâce au bouche-à-oreille.

Je vous donne un exemple : avez-vous vu Le Serpent ou La Casa de Papel la première semaine de sa sortie sur Netflix ? Probablement pas ; vous avez sûrement regardé cette série après que beaucoup de connaissances vous en aient parlé. Imaginez que le temps que vous vous disiez "ah génial, je vais regarder", la série ait déjà été retirée de la plateforme. C’est ce qui explique que dans les années 80 des films comme Les dieux sont tombé sur la tête ou Le grand bleu ont fini par rencontrer un immenses succès, en restant plus d’une année à l’affiche.

Cinema Vintage
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Bref, que ce soit à Ottignies, Châtelet, Binche, Waremme, Yvoir, il y eut une époque où il y avait des cinémas partout. Allez, racontez-nous vos souvenirs de cinéma dans votre commune, son nom et les films que vous y avez vus parfois un an après avoir acheté la bande originale, de ces photos punaisées dans les vitrines à l’entrée, des maudites lettres ENA qui vous empêchaient de les voir, ou de ces grandes affiches peintes qui surplombaient les entrées monumentales de cinéma qui avaient parfois été construits deux guerres plus tôt. On attend vos messages.