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Georges Brassens

Il y a 40 disparissait Georges Brassens

Des livres et émissions de télévision qui lui sont actuellement consacrés nous rappellent une époque, celle des « Grand échiquier » dont il était l’invité d'honneur et surtout des disques que nos professeurs voulaient nous faire écouter en Secondaire, Georges Brassens était une légende de son vivant.

Alors que la toile vient de fleurir de souvenirs à l'occasion de son centième anniversaire se pointe déjà une autre commémoration. Georges Brassens est en effet né né le 22 octobre 1921 et nous a quittés le 29 octobre 1981. Vous avez bien compté : il est donc décédé sept jours après avoir fêté son soixantième anniversaire.

Brassens, c’est une légende, un monument de la chanson française avec pourtant une formule musicale dépouillée : une guitare sèche, une contrebasse, sa voix grave mâtinée de café et de tabac et puis c’est tout. Et pourtant, alors que les Beatles, les Rolling Stones et Johnny Hallyday électrocutaient les hits parades et la musique de Bob Dylan, le tout jeune magazine Rock & Folk fêtait son anniversaire en réunissant autour de la table Jacques Brel, Léo Ferré et Georges Brassens, plaçant leurs textes, leur poésie au-dessus de la musique. 

Georges Brassens

Brassens étaient des trois celui que cela dérangeait le moins de ne plus passer aussi souvent à la radio. Il en avait d’ailleurs été interdit d’antenne à ses débuts par l’ancêtre de France Inter qui le jugeait trop gaillard. On l’ignore mais c’est Europe 1, à sa création en 1955 qui se met à le diffuser. Cinq, six ans avant les yéyés, la radio périphérique marquait les esprits en diffusant Brassens, celui qui chante Gare au gorille, dit des gros mots, enfin quelques-uns, et donc doit être éloigné des oreilles de nos bambins. Il est vrai que les enfants ne disent pas de gros mots, les enfants : allez dans une cour de récréation !

Si dans les années 50, Georges Brassens est classé Enfants Non Admis, on se demande si c’est plus pour le langage que pour le fait qu’il raconte la société telle qu’elle est vraiment. Je vous ai raconté que les disques de la collection des parents étaient interdits au petit Renaud Séchan mais par contre, pas chez les Fugain. Non, le papa médecin libertaire autorise ses enfants à l’écouter, créant une passion qui ne s’éteindra pas. Et c’est d’ailleurs un des plus grands souvenirs du Michel Fugain alors assistant réalisateur d’Yves Robert qui voit arriver le plateau la bande envoyée par le chanteur avec le générique du futur film, Les copains. Et je vais vous dire, ce moment d’émerveillement on le retrouvera durant toute sa carrière. Comment ne pas voir la patte de Brassens dans les chansons du Big Bazar ?