Le Seigneur des Anneaux : 20 ans déjà

Il y a vingt ans, en 2001, nous étions supposés d’après le film mythique de Stanley Kubrick tous pouvoir monter dans un avion de ligne de la Panam jusqu’à une grande station orbitale puis tranquillement voler jusqu’à la Lune. Pourtant le 19 décembre 2001, nous allons tous faire un autre voyage, pas dans l’espace mais dans la Terre du Milieu. En effet le plus grand événement cette année-là est la sortie du film Le Seigneur des Anneaux car le roman dont il est tiré est une légende de l’édition puisqu'il s’est vendu depuis les années 50 à plus de cent millions d’exemplaires ;  un livre si énorme que l’éditeur l’avait divisé en trois volumes.

Le projet du réalisateur Peter Jackson est d’adapter l'entièreté du roman sur lequel tant de réalisateurs se sont déjà cassé les dents. L'entreprise est folle mais il ne veut pas être arrêté en cours d’exploitation comme l’a été le réalisateur de dessin animé Ralph Bakshi vingt ans plus tôt. Si le coût de la production est hors norme pour l'époque, Jackson tourne les douze heures de films montés en quatorze mois avec parfois sept équipes simultanées qu’il contrôle par satellite ; il faut diriger, il est vrai, 114 comédiens principaux et secondaires. Le metteur en scène a dormi quatre heures par nuit mais il a mené son projet à terme.

Quand Le Seigneur des Anneaux sort en décembre 2001 on s’attend à une forte affluence mais pas à ce qu'il devienne le film de tous les records ; divisé en trois parties avec une sortie par an, il réalise presque trois milliards de dollars de recettes et récolte 17 Oscars sur les 30 nominations par l'Académie. En Belgique nous sommes plus d’un demi-million (541.000) à aller voir le premier volet, près de 800.000 pour le troisième, vous imaginez ! Et moi, je n’ose imaginer le nombre de DVD qui a été vendu.

Mais il fallait bien ça pour amortir les 915 000 mètres de pellicule, 90 000 photos de tournage, 20 600 figurants, 250 cavaliers, 10 000 masques, 2 400 techniciens, 350 décors et 100 lieux de tournage en milieu naturel et puis aussi, non négligeable, les 159 prothèses de nez pour Gandalf.

Le Seigneur des Anneaux est pour beaucoup d’entre nous un Instant Nostalgie, vingt ans après. Et le plus fou c’est que ce film l'est un aussi pour son réalisateur Peter Jackson qui le renvoie lui, en 1978, quand il découvrait l’adaptation en dessin animé de ce roman incroyable. Oui, à 17 ans, ce Neo-Zélandais sortait d’une salle de cinéma sur son île perdue du Pacifique Sud avec l’étonnante conviction qu’un jour il en ferait un film avec de vrais acteurs. Il ne pouvait juste pas imaginer que ce serait la plus grand aventure cinématographique de tous les temps et qu’il la réaliserait sans quitter son pays.