David Bowie au cinéma comme vous ne l'avez jamais vu

Moonage Daydream* est le titre d’un classique de David Bowie que tous ses fans connaissent par coeur.

Considéré comme un morceau de bravoure lors de ses concerts pour son final où la guitare s’envole dans un solo aérien, cette chanson était un des grands moments de l'album The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars qui, il y a tout juste cinquante ans, faisait entrer David Bowie au panthéon des légendes du rock.

Sous l'égide des héritiers

L’annonce de la sortie en salles du premier documentaire intitulé Moonage Daydream sur David Bowie sous l’égide de ses héritiers n’est donc pas innocente. Si nous devrons attendre la rentrée avant de pouvoir regarder ce film (qui sera projeté pour la première fois lors du prochain Festival de Cannes), nous pouvons d’ores et déjà nous réjouir qu’il soit l’œuvre d’un cinéaste renommé. La réputation de Brett Morgen le précède en effet depuis qu’il a réalisé le Crossfire Hurricane**  sur les Rolling Stones et Montage of Heck*** à propos de Kurt Cobain.

Brett Morgen présentant Moonage Daydream ce mercredi à Las Vegas lors du CinemaCon

Le film est le résultat d’un travail de cinq années dans les archives sonores et visuelles de David Bowie mises à disposition sans restriction par sa succession. Il est annoncé comme une plongée dans le processus créatif du plus grand explorateur de nouveaux horizons de l’histoire du rock.

Quand on sait à quoi ressemblait le monde décrit par la Science-Fiction il y a cinquante ans, on devine la portée du sens du titre de ce Moonage Daydream : l’avenir n’est plus ce qu’il était. Un avenir qui n’était pas anodin pour David Bowie puisque cet homme féru d’art moderne a été durant toute son existence un avant-gardiste, un artiste toujours à la recherche de l’inspiration chez ceux qui seraient dans l’air du temps dans un futur plus ou moins proche.

Il déclarait ainsi en 1971 lors de la sortie de l’album Hunky Dory avoir voulu créer le XXI° siècle ; il est vrai que c’était une époque où la modernité consistait à rejeter le passé.

David Bowie était-il à la pointe de l’évolution de la musique moderne ou se contentait-il de la populariser en la désignant du sillon de ses disques ? Une question à laquelle répondra sans doute ce film dont la musique est signée Tony Visconti qui a produit une quinzaine des plus grands albums au cours des différentes décennies de sa brillante et foisonnante carrière.

Des tournages en studio, des extraits d’interview, des animations originales et, bien sûr, des images de scène que nous sommes impatients de découvrir et qui nous renvoient à ces années où nous étions obligés de payer notre place de cinéma pour voir Bowie en live quelques minutes seulement dans un film de fiction intitulé Moi, Christiane F… C’était il y a plus de quarante ans déjà.

*Rêverie futuriste, en français.

**Feu croisé d’un ouragan, en français, là où est né le personnage de la chanson Jumping Jack Flash des Stones

***Montage de merde, en français.