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Leonard Cohen
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Connaissez-vous vraiment l'histoire de « Hallelujah » de Leonard Cohen ?

Beaucoup pensent à Jeff Bukley en entendant ce titre tant il l'a popularisé. Et pourtant, sa paternité revient à Leonard Cohen qui a d'abord essuyé un refus de la part de sa maison de disque.

Hallelujah a permis à Leonard Cohen de gagner sa vie à un moment où il se retirait de la scène.

Refusé par sa maison de disque

On ne le sait pas, mais au départ, Hallelujah n'aurait tout simplement pas dû sortir.

Pour écrire les couplets si spirituels de ce qui deviendra une légende, Leonard Cohen a travaillé 4 ans. Cette chanson évoque le roi David mais aussi la musique et ses tentations.

Quand il la sort en 1984, Leonard Cohen a 50 ans. Il veut faire un parallèle avec sa vie, celle d'un roi déchu. Il confiera : "Je n'imaginais pas à quel point la tâche serait ardue jusqu'à ce que je me retrouve rampant en slip dans une chambre délabrée à New York, incapable de terminer un vers".

Quand il la propose à la maison de disque Columbia, celle-ci la refuse. Dans un premier temps, elle ne veut pas sortir le disque Various positions où elle figure car cet album ne contiendrait pas de bonnes chansons... L'histoire prouvera le contraire.

Reprise par Bob Dylan, John Cale et...

Début des années 80', ce titre passera complètement inaperçu. Mais elle est repérée par un de ses pairs : Bob Dylan.

En 1988, il décide de rendre hommage à son ami poète et chanteur en l'interprétant lors de sa tournée Never Ending Tour. Il la joue dans la ville natale de Leonard Cohen, Montréal.

Hallelujah sort donc un peu du bois. Elle gagnera encore un peu plus en puissance et en sensualité quand elle sera interprétée par John Cale, fondateur de Velvet Underground, en 1991.

... l'interprétation mythique de Jeff Buckley

Mais ce n'est encore rien à côté de ce qu'en fera Jeff Buckley, en 1994. Grâce à son interprétation, il inscrira son nom dans l'histoire.

Le musicien reprend le titre sorti 10 ans plus tôt dans son album Grace. Celui-ci lui donne carrément une allure érotique. L'Hallelujah ne serait autre que le souffle de deux êtres qui s'aiment quand ils s'adonnent aux joies de l'amour.

Un des moments forts de cette chanson sera son interprétation au Bataclan à Paris en 1995. Deux ans plus tard, Jeff Buckley se noiera dans le Mississippi, à Memphis.

Dans des dessins animés

Dans le documentaire Hallelujah : Leonard Cohen, a journey, a song, on découvre aussi comment ce tube a atteint les nouvelles générations.

Il a non seulement été chanté par Céline Dion, Andrea Bocelli, Bono, Bon Jovi... mais il a aussi été reprise en mode gospel dans l'émission The X Factor en 2008.

Au-delà de ça, Hallelujah, est apparu dans plusieurs dessins animés à commencer par Shrek en 2001. Dans la bande originale, c'est Rufus Wainwright qui la reprend à son compte. Les plus jeunes l'auront aussi découvert dans le film Tous en scène quand Meena, une jeune éléphante à la voix magnifique la reprend.

Lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris

Autre version très touchante : celle de Vianney qui la chante en en Français.

C'était en décembre 2024, à l'occasion de la réouverture de Notre-Dame de Paris, ravagée en 2019 par un incendie. Le chanteur y parle de la cathédrale qui renait de ses cendres. "Un jour la dame a dit 'd'accord', je prends les flammes mais pas la mort (...). Après l'effroi vint le soleil, et la revoilà de ses merveilles. Il est venu le temps de l'Hallelujah."

Emotion...

De Leonard Cohen à Jeff Buckley en passant par Vianney, Hallelujah a le mérite d'offrir des moments de grâce où le temps s'arrête l'espace d'un instant. Un titre prédestiné... à porter un message universel : l'espérance.