David Bowie : l'homme « poussière d'étoile » au firmament

Reinhard Kleist est le virtuose qu’on attendait pour mettre dans des cases la vie rêvée de David Bowie.

Son Starman offre une vision biographique, heureusement poétique et surtout follement picturale du plus résolument novateur des héros du rock et de la pop.

Essentiellement centrée sur les années 60 et 70 où son génie artistique se construit avant d’exploser, l’histoire a pour fil rouge les différents personnages que David Jones se créa pour briser une malédiction qui l’empêchait de conquérir le public. Mais l'entreprise est périlleuse car elle contraint l'artiste à se préserver de la folie de son personnage et dans la vraie vie, celle de son demi-frère.

Un Bowie poursuivi par son Ziggy Stardust, incarnation du rocker extraterrestre décadent, mais aussi un manager rapace et une ex-femme fantasque.

Un Bowie fuyant l’enfer du show business américain de Los Angeles pour l’atmosphère singulière du Berlin de la guerre froide. Un Bowie qui, ayant réussi à assumer sa véritable identité et à chasser ses démons, reprend la route d'un créateur qui ne cessera de se renouveler. 

De Space Oddity à Let’s Dance, la mue du personnage masqué, en homme authentique passe par Heroes et Ashes to Ashes. David Bowie nous l’a expliqué, à mots couverts et codés, dans ses chansons, ce roman graphique aux couleurs explosives nous la met admirablement en lumière. avec un prodigieux, long et captivant dernier acte comme la bande dessinée nous en avait rarement offert. Sinon jamais.

STARMAN, REINHARD KLEIST, 344P., Ed. CASTERMAN.