La Story Nostalgie

La jaquette de diamant de Phil Collins (Episode 2)

18 février 2025 | 8 min 28 sec

A l'occasion des 40 ans de la sortie de l'album multiplatine, No Jaquet Required, Brice Depasse revient sur le sommet de la carrière de Phil Collins au milieu des années 80.

Cela fait déjà 40 ans que paraissait No Jacquet Required, l’album solo de Phil Collins le plus vendu de sa carrière, témoin du triomphe d’un artiste qui ne vivait que pour le travail et la création. C’est d’ailleurs ce que lui ont reproché plusieurs femmes de sa vie : Phil a tout le temps besoin de nouveaux projets et Phil ne sait pas dire non. Ainsi quand la nouvelle tournée de Genesis se termine en 1984, il devrait déjà s’estimer très heureux de se dire et maintenant je me lance sur mon nouvel album solo. Mais non, il doit bientôt produire celui de son ami Eric Clapton mais aussi de Philip Bailey, le chanteur du groupe Earth Wind & Fire. Voilà qui peut sembler bizarre car l’Américain et le Britannique qu’un océan et un genre musical séparent ne se sont jamais rencontrés. Mais le lien est la section de cuivres d’Earth Wind & Fire qui depuis le fameux premier album de Collins, travaillent avec lui et a donc ont parlé à Bailey de ses qualités de producteur. Et puis l’exemple actuel de Michael Jackson devenue star du public blanc est à suivre, alors pourquoi ne pas demander à Collins de produire son disque ? Le pari va être, vous le savez, tenu, une réussite totale qui prend le relais cette année-là de l’immense Against all odds. Si vous ajoutez à cela que depuis le début de la décennie, Phil a déjà sorti deux albums solos et trois avec Genesis et en a produit deux pour Robert Plant, l’ex-chanteur de Led Zeppelin, oui, dans le métier et pour le public, Collins est partout. Alors on ne s’étonne pas que chez Warner, un gars dise à Eric Clapton qu’il devrait ajouter une patte Phil Collins à son prochain disque, car oui, le précédent n’a pas marché. Les temps sont durs, il est vrai pour les stars des années 60 et 70 qui souffrent du nouveau son des années 80.

Ah ben, c’est mon voisin, répond Clapton. C’est vrai. C’est ainsi qu’il a joué de la guitare sur un titre de Phil Collins, enregistré chez lui d’ailleurs, quand il était au plus bas, dans sa maison vidée par le divorce. Et Collins d’accepter, bien sûr, Eric Clapton a beau être devenu le gars avec qui il va boire des coups au pub, il reste pour lui le guitariste qui a illuminé ses années de jeunesse avec les Yardbirds et Cream. Pour lui, la fameuse photo du tag Clapton is God sur une palissade de Londres en 1966, c’était pas du pipeau.

Le résultat est un album tellement dans l’air du temps que même la firme de disques n’y croit pas, et pourtant, il marque une résurrection pour Clapton et ce faisant, au milieu des années 80, un passeport pour les décennies à suivre, un vaccin contre l’oubli du public. Alors question : cette agitation est-elle nécessaire pour que Collins donne le meilleur de lui-même pour son prochain album solo, No Jacquet Required. Il y a fort à parier que oui, tant il est vrai que plus on travaille, plus on sait travailler. Cette chanson, l’un des quatre immenses tubes de ce disque qui s’est vendu à 25 millions d’exemplaires, en est la preuve …

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La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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