La Story Nostalgie

Back to 1995 (Episode 5) : The Scatman

4 avril 2025 | 3 min 10 sec

Retour en 1995. Dans l'univers des disquaires, point de passage obligé de tous les amateurs de musique. On en parle des clients dans les magasins de disques ? Et de celui (celle) qui n'arrivait pas à prononcer le titre de la chanson ?

Je vais demander à vous qui avez connu, vécu, cette année 1995 de vous souvenir d’un endroit qui était alors essentiel, quel que soit votre âge, cette année-là. Qui a dit disquaire ? Bravo ! Oui, le disquaire du centre ville en Wallonie, car à Bruxelles, il y en avait dans toutes les communes et parfois les quartiers. C’est là finalement qu’il fallait se rendre pour découvrir la musique et pouvoir la ramener chez soi ; on y a passé une partie de notre jeunesse.

Il y avait quelque chose de magique à entrer chez un disquaire en 1995, la présence physique de toute cette musique, tous ces CD qui étaient mystérieux : on se demandait souvent ce que pouvaient contenir les boîtiers dont certains étaient de véritables petites œuvres. Et puis les posters aussi, c’était tout un univers où on passait beaucoup de temps. Car on n’y faisait pas que regarder les pochettes en faisant défiler les disques sous nos doigts dans les bacs, on écoutait aussi pour savoir si ça allait nous plaire. Mettre le casque et passer le CD au disquaire qui le plaçait dans le lecteur et revenait plus ou moins fréquemment passer à la chanson suivante si c’était un album, quoi qu'en 1995, on voyait apparaître ces fameuses colonnes avec les piles de CD et là on faisait tout nous-même. Mais bon, fallait bien dire que c’était pas de tout repos, être disquaire, car il prenait des risques, celui de rester avec le stock commandé, fallait faire évoluer la vitrine constamment, et les assortiments en magasins, les têtes de gondole, en fonction des grosses sorties de la semaine. Et puis il y avait le disquaire fan de musique, celui qui déroulait le tapis rouge à une nouveauté et pouvait vendre des quantités invraisemblables de l’album d’un nouvel artiste ou d’un groupe alors que dans la ville d’à côté, il y en avait juste vingt qui étaient partis.

Et comme toujours, il fallait se farcir une certaine clientèle. Je ne parle pas du casse-pied qui l’est dans tous les types de commerce, non, ici on parle de musique donc il y avait des phénomènes spécifiques. Le gars qui écoutait tout et ne prenait rien, gaaarde ton calme, Bertrand, ne sois pas désagréable, tu vas gâcher l’ambiance et puis tu vas montrer une mauvaise image aux autres clients, une mauvaise réputation est vite faite. Le client de mauvaise foi qui rapportait le disque parce qu’il ne l’aimait pas. Que faire ? Il avait peut-être fait sa cassette et en venait chercher un autre. Il en faut des kilos de diplomatie. Et puis enfin, le passionné. Par une chanson. Qu’il a entendue à la radio. Le chanteur ? Il ne sait pas, il n’a pas compris, c’est pas un chanteur français. Le titre alors ? Il ne sait pas non plus. Mais alors que faire ? Et alors là, le gars, il se met à chanter l’air, qu’on ne reconnaît pas, évidemment, soit parce qu’il chante très très mal, soit parce que le morceau est trop nouveau, soit … ah ben oui, en 1995, quand le gars voulait une chanson dont il n’avait compris ni le titre ni l’interprète, ni les paroles, c’était une fois sur deux celle du Scatman.

A la suite...

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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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Back to 1995 (Episode 5) : The Scatman
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