La Story Nostalgie

Septembre 1965 et toujours en été pour les Rolling Stones

4 septembre 2025 | 7 min 22 sec

En ce mois de septembre 65, c’est une chanson d’un groupe qu’on n’a pas vu venir qui va tout changer dans le monde de l’adolescence. Une chanson que nous n'aurions jamais du entendre car ses notes et accords étaient destinées à être oubliées.

Je pense ne pas me tromper en disant que certains d’entre vous doivent garder un souvenir de ce mois de septembre 1965. De cet été qui semble ne pas vouloir en finir avec des bandes de jeunes qui tournent à moto sur la place en écoutant les Animals, les Beatles, et bien sûr, les copains, les yéyés. Les deux tubes de cet été, les premiers de l’Histoire de notre pop culture ne sont-ils pas Capri, c’est fini d’Hervé Vilard et Aline de Christophe ?

Mais en ce mois de septembre 65, c’est une chanson d’un groupe qu’on n’a pas vu venir qui va tout changer dans le monde de l’adolescence. En effet, si les Beatles viennent par la voix de John Lennon de chanter, pour la première fois, autre chose que des histoires de garçons et filles, ce sont les Rolling Stones qui se mettent à tracer clairement une ligne de démarcation entre les deux générations parents – enfants.

Un peu moins de quatre minutes, quelques riffs de guitare saturée et cinq mots chantés par Mick Jagger en feu d'artifice, et le monde bascule. Car oui les jeunes d’aujourd’hui sont blasés par le monde des aînés. Et pourtant, Mick Jagger le chante : c’est pas faute d’avoir essayé de s’y faire. Le succès prodigieux de ce titre va souder la génération des teenagers sur la piste de danse, et transformer la sortie du samedi soir en communion incantatoire. Et pourtant, il s’en est fallu de peu pour que tout cela n’arrive pas.

Tout d’abord parce que ce matin-là, quand Keith Richards, le guitariste des Rolling Stones, se réveille chez lui à Londres, il porte encore dans le palais le goût d’une nuit qui a été passablement arosée. Arrivé devant son enregistreur, il est étonné de voir que la cassette qu’il avait glissée dedans la veille, ça il se le rappelle, est au bout de la bande. Alors, il la rebobine et entend ces notes qu’il a enregistrées mais dont il ne garde aucun souvenir. Rapide coup de d’œil dans l’appartement, non il n’y a personne, c’est bien lui qui a joué ces notes, d’ailleurs il s’entend ronfler sur le reste de la bande.

Lorsque quelques jours plus tard, au bord d’une piscine à Miami, en pleine tournée des Stones, il fait entendre ces notes à Mick Jagger, son regard s’illumine. Et voilà qu’il écrit sur le champ le texte de la chanson qu’ils enregistrent aussitôt. Richards joue ses riffs sur sa guitare électrique mais dit au producteur et manager des Rolling Stones qu’il doit les remplacer par des cuivres genre Motown. Andrew Loog Oldham, c’est son nom, n’est pas de cet avis, alors que fait-il : il publie le 45 tours dans cette version, aux Etats-Unis uniquement, fin mai ,sans l’avoir consulté, faisant des Rolling Stones, groupe de blues anglais à succès, des stars mondiales du rock’n’roll. Mieux ! Des modèles pour une génération qui va réclamer un monde nouveau.

Alors oui, on peut dire que le Summer of love, la contestation contre la guerre au Vietnam, Mai 68, tout cela a pris racine avec le premier numéro 1 américain des Stones, un 3 septembre 1965, grâce à un sillon gravé dans le rock.

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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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