La Story Nostalgie

A Paris (Episode 3)

1 octobre 2025 | 6 min 47 sec

Brice Depasse vous fait revivre le Paris de l'âge d'or de la chanson d'Edith Piaf à Vanessa Paradis, en passant par Jacques Dutronc et Jean-Louis Aubert. Mais aussi le Paris rêvé des Anglosaxons, de Woody Allen à Jim Morrison, celui des déshérités de Coluche à MC Solaar.

Paris vaut bien une Story. Elle valait bien une messe pour Henri IV et encore, pour lui, ce n’était pas un cadeau. Tandis que pour nous, qu’on ait été en voyage de tourisme ou de travail, c’est un souvenir éclairant avec ses monuments célèbres, ses musées, le jour, et ses restaurants et spectacles la nuit. Paris ne dort jamais, c’est vrai, comme si les gens se passaient le relais sur les trottoirs et les places pour ne pas trop se marcher dessus. Ce ne sont pas les mêmes gens qu’on croise non plus, comme Jacques Dutronc le chantait déjà il y a près de soixante ans.

Oui, le matin, après les boulangers, les livreurs et les marchands de journaux, ce sont les écoliers qui succèdent aux gens de la nuit qui ont hanté les rues. Serge Gainsbourg essaie de ne pas réveiller ses voisins artistes du cinquième étage de la Cité des arts, dans le Marais. Il en tient une bonne et pourtant, il a une sacrée descente, probablement la plus redoutable de la rive droite. Il a une raison qui est son un problème, il n’a pas envie de retrouver son logement vide. Ce n’est pas qu’il soit grand, le piano prend presque toute la place, il y a surtout qu’il y vit seul, il n’a pas trouvé l’amour, celui qui le retient au port chaque soir. Et alors qu’il s’est enfin couché, les mômes et les ados arpentent les trottoirs sur le chemin de l’école et des lycées. Ainsi du jeune Renaud Séchan qui porte alors très bien son nom puisque les bancs du Lycée Montaigne à Montparnasse, il ne les voit plus trop souvent, séchant les cours pour traîner dans les rues et jouer de la guitare. Tout comme Jean-Louis Aubert, deux arrondissements plus loin, dans le XVI°, il est un peu plus jeune que lui, mais tout aussi passionné par la guitare et le rock’n’roll.

En parlant du Lycée Montaigne, celui du sixième arrondissement, Quartier latin, accueille la bande de Paul-Alain Leclerc. Il va obtenir son bac, comme Jean-Louis d’ailleurs, et puis, voisinage de la Sorbonne oblige, s’inscrire en Sciences-Po. Son point de chute est dans son quartier, le bistrot L'Écritoire, Place de la Sorbonne, vue offerte sur un des bâtiments de l’Université, depuis la terrasse où, avec ses amis Maurice Vallet et Etienne Roda-Gil, il refait le monde. C’est d’ailleurs là que vont être écrits plusieurs des premiers tubes de celui qui ne s’appelle pas encore Julien Clerc.

Et si vous désirez encore une adresse dans le coin, histoire de montrer que la légende s’écrit parfois dès le plus jeune âge, nous sommes aussi tout près du Panthéon et de sa vaste place emblématique. C’est là que dans vingt ans, Patrick Bruel imaginera les retrouvailles de copains de classe. Il s’y étaient donnés rendez-vous dix ans après s’être quittés, histoire de voir ce qu’ils étaient devenus. Mais on sait que c’est plutôt histoire de se rappeler les grands rêves qu’on avait et dont la plupart n’ont pas été réalisés : on n’en a même pas pris le chemin, sans le vouloir, sans le savoir. Julien Clerc a gardé le cap de ses rêves depuis l’époque de la place de la Sorbonne, Patrick Bruel, lui, a créé un mythe. Vous êtes-vous déjà retrouvé dix ou vingt ans plus tard ? En tout cas, les murs et les rues de Paris gardent toujours l’écho de telles histoires devenues légendaires. D’autres gens les habitent, d’autres y bâtissent leur propre histoire mais quoi de mieux pour les imprimer que d’en faire une chanson que tout le monde chante.

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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