La Story Nostalgie

La résurrection de James Bond (Episode 4)

9 octobre 2025 | 7 min 18 sec

Il y a très exactement 20 ans, le 14 octobre 2005, les producteurs de la franchise James Bond présentaient le nouvel acteur qui incarnerait désormais James Bond, un certain Daniel Craig qui va ressusciter le personnage.

A-t-on déjà vu ça ? Un James Bond dont l’action débute quelques minutes après la fin du précédent. Jamais. Avec Quantum of Solace, en 2008, Il y a véritablement une rupture dans la franchise et bien sûr, une adéquation avec l’air du temps qui inscrit de plus en plus le langage cinématographique dans le cadre des séries. Oui, Daniel Craig incarne le premier James Bond à évoluer dans une histoire qui se prolonge, de film en film. Un reboot, quand on reprend son histoire à ses débuts, premier roman de son créateur Ian Fleming, mais on la prolonge, tout en racontant le passé de l’agent 007 mais aussi sa fin. C’est culotté, il fallait y penser, oser surtout, et ça marche.

On n’a jamais vu une incarnation plus brute, c’est-à-dire proche de l’homme qu’il faut être pour assumer une telle tâche. Et donc, en même temps, plus humaine. La vie de James Bond ne se résume pas aux 90 minutes sur papier d’un scénario hollywoodien, avec ses pirouettes, raccourcis et bons mots. Quand James Bond se bat, ça fait mal, il se blesse, il souffre dans sa chair. Et quand il perd quelqu’un, il balise jusqu’à tout foutre en l’air. Car si on vit dans une époque désormais lointaine du James Bond misogyne et brutal avec les femmes, il ne faut pas oublier l’ADN du personnage qui déteste les réceptions guindées, les vernissages et cocktails où on se pointe en smoking pour raconter des banalités à des gens qui ne sont là que pour se montrer. D’ailleurs son nom dit tout de lui, et quand il le dit, on a compris : c’est sec comme une détonation, c’est vrai, mais c’est surtout direct et franc !

Alors c’est vrai qu’il habite Chelsea, qui n’est pas le plus déshérité des quartiers de Londres. Mais c’est un rez-de-chaussée qui donne sur un square où il vit comme un vieux garçon. Une pièce de séjour avec une bibliothèque remplie de livres, une chambre au papier peint blanc et or mais sous l’oreiller, un pistolet toujours chargé. La salle de bains est le théâtre de ses douches froides suivies de douche bouillante et bien sûr de ses pompes, tractions et abdominaux matinaux, ainsi que d’autres exercices de musculation. Bien sûr que son corps est usé avant l’heure, il lui en a trop demandé au cours de ses missions et entraînements, le médecin du MI6 lui a déjà fait savoir et l’a communiqué à la hiérarchie. Plus d’une fois. Et bien tout ça se lit dans l’attitude de Daniel Craig à l’écran. Dans le regard de cet Anglais pas comme les autres, mais Anglais quand même, qui débute sa journée avec des œufs brouillés et du bacon américain.

C’est donc plus une véritable humanisation qu’une résurrection qui nous a été offerte par Daniel Craig pour le personnage de James Bond il y a maintenant vingt ans. Tellement incarné que même en vacances, au soleil, entre deux tournages, ce n’est pas l’acteur que montraient les photos des paparazzis mais James Bond lui-même, toujours en alerte, toujours prêt, car pour se planquer de tous ceux qui lui en veulent, le monde ne suffit pas. Pas étonnant qu’il ait voulu y mettre car jamais dans l’histoire du cinéma, un comédien n’a été rattrapé par un personnage, tant il est devenu crédible.

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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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La résurrection de James Bond (Episode 4)
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