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Tous les lundis et vendredis, François Campos vous délivre sa carte blanche dans La Nosta Family. Il détaille un fait insolite de l’actualité dans son style très personnel et inimitable.
Direction les États-Unis, ce matin.
La Dépêche du Midi nous emmène en Floride, à Pensacola.
Berceau de l’aviation navale américaine, mais surtout, c’est là que vit Charlie.
Charlie a 78 ans. Et depuis dix ans, il a une routine culinaire. Deux fois par jour.
Tous les jours. Sans exception.
Charlie pousse la porte du même restaurant : le Shrimp Basket, noté 4,4 sur 5 sur Internet.
Charlie prend toujours la même table. Toujours à la même heure.
Toujours le même plat : un gombo, une sorte de ragoût de poisson, le tout avec un peu de riz.
Charlie aime se faire plaisir.
Mais voilà, un jour… le vide. L’absence. Le manque.
Pas de Charlie à midi. Pas de Charlie le soir.
Le lendemain, non plus. Puis encore un jour.
Au restaurant, on s’inquiète. Parce qu’ici, Charlie, c’est plus qu’un client.
C’est un repère. Un phare. Un monument.
Alors le chef décide d’enlever son tablier.
Il ferme sa cuisine et prend sa voiture.
Direction l’appartement de Charlie. Il frappe.
Pas de réponse.
Il s’apprête à repartir… quand il entend quelque chose.
Derrière la porte. Un souffle. Une voix faible.
Un « au secours ». « Help », en anglais.
Ouf, la porte n’est pas fermée à clé.
Et là, le cuisinier trouve Charlie.
Allongé par terre. Déshydraté. Blessé. Il est tombé.
Et le pauvre homme n’a pas pu se relever.
Les secours arrivent. Charlie est sauvé.
Et là, l’histoire aurait pu s’arrêter. Mais non.
Parce que ce restaurant, et surtout les gens qui y travaillent, prennent soin de Charlie.
On lui apporte donc son gombo à l’hôpital tous les jours.
Après quelques semaines, on lui trouve un nouveau logement juste à côté du restaurant,
histoire de pouvoir toujours veiller sur lui.
Trois mois plus tard… la porte du Shrimp Basket accueille sa star.
Charlie est de retour. Même table. Même commande.
Le chef lui dit en souriant :
« Content de te revoir, mon pote. »
Moralité de l’histoire, racontée par La Dépêche du Midi :
Parfois, vous vous croyez invisible aux yeux des autres. C’est faux.
Parfois, vous croyez que vous dérangez. C’est faux.
La preuve : il suffit d’un jour sans vous pour que quelqu’un traverse la ville afin de savoir si vous allez bien.
Tous les lundis et vendredis, François Campos vous délivre sa carte blanche dans La Nosta Family. Il détaille un fait insolite de l’actualité dans son style très personnel et inimitable.