La Story Nostalgie

La jaquette de diamant de Phil Collins (Episode 3)

19 février 2025 | 8 min 14 sec

A l'occasion des 40 ans de la sortie de l'album multiplatine, No Jaquet Required, Brice Depasse revient sur le sommet de la carrière de Phil Collins au milieu des années 80.

Janvier 1985, on commence cette année particulière mondialement dominée par des Simple Minds et U2, avec un troisième album solo, déjà, de Phil Collins. Et si les deux premiers, qui se sont vendus par paquets de millions, étaient particuliers, à l’image de son groupe Genesis, il n’en va pas de même de celui-ci qui est, vraiment, un pur produit pop des années 80. Et ce n’est pas un hasard car après deux disques hantés par son divorce, la séparation avec ses enfants et la paradoxale solitude d’une star du rock, Phil est pris cette fois par l’envie de produire un disque sympa, positif, et donc, années 80 obligent, dansant. Et même s’il ne peut s'empêcher de composer l’une ou l’autre chanson romantique, tout est fait pour vous emmener sur la piste le samedi soir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son visage apparaît cette fois coloré de rouge, comme pris dans un projecteur de boîte de nuit, le front perlant de sueur après une bonne séance d’immersion sur la piste. C’est vrai que teenager, le jeune Anglais était un fan de la Motown, ce label noir américain qui produisait des titres dansant et sympas. Il ne manque pas d’y faire référence sur l’un ou l’autre titre de ses deux premiers disques. Et ça tranchait vachement avec les autres, c’est vrai, on a été étonné d’entendre ces cuivres clinquer sur des rythmes ronds.

Ça sonne, hein ? Pas étonnant, ce sont les Phenix Horns, la section qui joue pour Earth Wind & Fire, le plus grand groupe funk de l’époque. Et qui sait à peine qui est Genesis. Ainsi, alors que Phil Collins est à New York et que justement, EWF est de passage à Madison Square Garden, il se pointe à leur hôtel avant le concert. Et le gars à qui il demande dans le hall si les Phenix Horns sont là, se trouve être le frère de Maurice White, le leader de Earth Wind & Fire. Et ce type qui ignore qui est Phil Collins, In the Air Tonight n’est pas encore sorti, le prend pour un dealer, alors il donne l’interdiction d’embarquer quiconque n’est pas du groupe. Mais allez savoir comment Collins passe entre les mailles du filet, il monte dans la limousine sous l’insistance des cuivres mais, une fois arrivé à Madsion Square Garden, est refoulé par la sécu et se retrouve bien seul. Imaginez le chanteur de Genesis interdit d’entrer dans une salle qu’il remplit habituellement. Heureusement que des régisseurs le reconnaissent et l’invitent dans leur cantine. Hé les mecs, j’le crois pas, vous avez viré Phil Collins des coulisses ! Qui ? Le chanteur de Genesis. Merde ! C’est ce soir que les gars des Phenix vont parler de Collins à Philip Bailey, la seconde voix d’Earth Wind & Fire, et de la qualité de son travail en studio. Le succès américain des deux premiers albums de Collins fera le reste quand, Earth Wind & Fire battant de l’aile, Bailey voudra voler des siennes, comme Michael Jackson. Une chanson pliée en un jour et demi, et hop ! Ça se passait comme ça avec Phil dans les années 80.

A la suite...

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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La jaquette de diamant de Phil Collins (Episode 3)
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