« Une femme avec toi », « Un homme et une femme », « T'aurais voulu être un artiste »… Tels sont les quelques grands titres de la carrière de Nicole Croisille. Une artiste qui ne se destinait pas à la chanson en premier lieu.
On a appris la nuit dernière la disparition de Nicole Croisille
Artiste aux multiples casquettes, c’est dans la chanson qu’on la connaissait le mieux. Mais ce n’est pas en tant que chanteuse qu’elle a débuté sa carrière.
Elle nait en 1936 et Nicole Croisille a commencé en tant que danseuse
Oui, au prestigieux Opéra de Paris alors qu’elle n’a que huit ans. La scène l’attire dès le plus jeune âge, au grand dam de son père qui ne veut pas qu’elle devienne artiste professionnelle. Pour faire plaisir à son papa, elle ne prendra donc pas part au concours des petits rats de l’opéra.
Nicole suit alors des cours de dactylographie, mais son rêve d’artiste ne disparait pas pour autant. C’est ainsi qu’elle intègre la Comédie-Française où elle y intègrera le ballet.
C’est ainsi qu’elle marche dans les pas du mime Marceau
Elle suivra ses cours et ses tournées dans les années 50 et 60. C’est durant cette deuxième décennie qu’elle découvre les États-Unis, le jazz. Aidée par ses connaissances de la langue anglaise, elle se mettra à accompagner des musiciens au chant.
Alors qu’elle poursuit sa carrière de danseuse en rentrant en France, elle s’essaie toutefois à la chanson. Nicole Croisille sort ses premiers disques au début des années 60 et fera même la première partie de Jacques Brel à l’Olympia. Nous sommes en 1964 et, après l’échec d’une collaboration avec son ami, Claude Nougaro, elle fait un aller-retour d’un an à New York.
À son retour en France, c’est là que sa carrière de chanteuse décolle
Et ce, grâce à la bande originale du film « Un homme et une femme » de Claude Lelouch, sorti en 1966. Titre qu’elle interprète avec Pierre Barouh. L’album deviendra le premier album français à devenir disque d’or aux États-Unis.
Les succès s’accumulent durant les années 70 : « Parlez-moi de lui », « Téléphone-moi », « J'ai besoin de toi, j'ai besoin de lui » et ce qui restera probablement son plus gros tube : « Une femme avec toi ».
À partir des années 80 et surtout 90, elle va faire de plus en plus d’apparitions au cinéma et au théâtre
Et ce, tout en continuant la musique et surtout son genre favori : la musique noire-américaine et le jazz. Mais vu qu’elle n’écrit pas ni ne compose, cela desservira sa carrière de chanteuse. Alors donc, elle se tourne à nouveau vers la comédie.
Sur les planches, au cinéma où elle apparaîtra dans plusieurs films de Claude Lelouch : « Les uns les autres », « Les Misérables » ou encore « La Cage dorée ». Mais aussi en télévision, dans la série de l’été 2005 de TF1, « Dolmen », dans « Alice Nevers, le juge est une femme », dans « Profilage » et plus récemment, dans « Nina » en 2017.
Nicole Croisille, c’étaient aussi des engagements. Pour l’écologie, elle a signé une tribune dans Le Monde de 200 personnalités pour sauver la planète en 2018. Et puis, engagement dans la jeunesse : elle était la marraine du Centre des arts vivants, une école de comédie musicale, une autre de ses grandes passions.
Chevalière de la Légion d’honneur, Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres, Nicole Croisille avait 88 ans. Elle est décédée la nuit dernière des suites d’une longue maladie.
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