La Story Nostalgie

Comme quand j'étais môme (3) : Freddie Mercury

10 décembre 2025 | 7 min 11 sec

Il n’y a rien de plus fondateur que le monde de notre enfance. Celle de Freddie Mercury fut de passer à pas d'âge du paradis familial à Zanzibar à l'exil d'un pensionnat en Inde où tout s'est joué.

On sait peu de choses sur l’enfance de Freddie Mercury. Du moins par lui. Le chanteur se confiait très peu à la presse et même aux amis, sur ses années de Freddie Bulsara.

Bulsara ? Tiens c’est le nom des deux Indiens qui se sont un jour pointés après un concert de Queen demandant à le voir, ils disaient qu’ils étaient ses cousins. Et alors ? Ben, il a refusé de les voir.

Est-ce pour faire un trait sur les traumatismes qu’il a vécus ? Freddie était un enfant de bons bourgeois de Zanzibar, cette terre africaine paradisiaque en bord de mer, le père était un fonctionnaire de l’empire britannique. Mais une révolution a tout fait s’écrouler : en quittant précipitamment son poste, Bomi Bulsara et sa famille ont tout perdu. De privilégiés en Afrique, ils sont devenus des riens du tout à Londres où ils ont débarqués après avoir tout abandonné derrière eux. Les voilà devenus des Pakis comme les autres, eux qui sont pourtant issus d’une très ancienne communauté. Mais le premier traumatisme, Freddie l’avait vécu bien plus tôt. C’est celui de l’abandon, du grand départ alors qu’il était encore enfant, pour un internat indien élitiste : soixante jours de voyage au milieu des années 50 pour l’amener au milieu de la jungle, en altitude, dans un collège où il va selon ses dires, devoir soudain grandir terriblement vite pour assurer ses arrières. Port de l’uniforme, lever à six heures, coucher à 21.30, devoirs le soir, inspection dans la cour de récréation, coiffure, uniforme, Freddie a vraiment intérêt à faire tout ce qu’on lui demande. Un collège avec son inévitable attirail de harcèlements divers et variés, celui de Freddie est tout trouvé, on l’a surnommé Bucky, comme Bugs Bunny, à cause de ses dents de lapin. Un harcèlement tellement épuisant qu’il prend des cours de boxe où il excelle. Mais quand elle l’apprend, sa mère prend peur, écrit au directeur et Freddie se retrouve devant une table de ping-pong pendant les heures de gymnastique.

Heureusement qu’il y a la chorale une fois par semaine et puis les cours particuliers de piano où il se montre excellent. Il est vrai que tout petit, à Zanzibar, Freddie restait des heures devant le pick-up à écouter des symphonies de Beethoven, concertos pour piano de Mozart et même, des cantates de Bach. Mais Freddie ne montre pas d’excellentes prédispositions que pour la musique, il y a aussi la poésie et le dessin. Il écrit et dessine partout et tout le temps. Comme ce jour que sa tante, celle qui vit près de son internat, n’est pas prête d’oublier. Freddie arrive en effet près d’elle et lui offre un dessin représentant deux chevaux pris dans une tempête au bord de la mer. C’est magnifique. Mais qu’est-ce que c’est, Freddie ? Ma sœur et moi, répond-il. Il n’en dira pas plus, Freddie est très réservé. Mais pas asocial, non. A l’école, il s’est entouré d’un petit groupe, comme si, en quête d’affection, il cherchait à se recréer un environnement familial.

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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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Comme quand j'étais môme (3) : Freddie Mercury
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