God Save The Queen: Elizabeth II et la Pop Culture

On avait fini par la croire inoxydable. Que ce jour où Elizabeth II ne serait plus ne viendrait jamais.

Et nous nous surprenons à éprouver ce que ressentent les Britanniques, la perte de quelqu’un qui a toujours fait partie de notre vie. Nous pourrons dire que nous avons vécu cette époque qu’on appellera un jour l’Angleterre élisabethaine comme autrefois la victorienne.

Car même si nous ne sommes pas Britanniques, même si nous ne vivons pas au fil des tabloïds et des magazines pour têtes couronnées, Elizabeth II incarnait cette culture avec laquelle nous avons grandi, vécu. 

Devenue Reine

Déjà son couronnement en 1953 fut le premier événement télévisuel à réunir tous les Belges autour d’un écran qui commençait seulement à coloniser les salons et salles à manger. Qui à l’époque n’a pas été passer la soirée chez un voisin ou dans la famille pour regarder pour la première fois de l’histoire une intronisation en direct. Le faste qui entourait cette jeune femme fragile marquait le début de la légende des Windsor dans la culture populaire et le commencement de notre histoire commune avec la reine Elizabeth. 

L’histoire ultra connue de John Lennon proposant au public assis aux places moins chères de taper dans les mains et aux places plus chères d’agiter ses bijoux, c’était déjà devant la reine, lors du concert des Beatles au Royal Variety Performance. Il n’y a que la famille royale britannique pour faire alors honneur à ce qu’on appelait alors de la musique des sauvages puis simplement pop.

Des Beatles à Lady Gaga en passant par Michael Jackson et Elton John, ils ont tous été salués par la Reine après leur performance. Certains ont été décorés, la fameuse cérémonie de décoration des Beatles en 1965 choquera une partie de la haute société britannique qui renverra en signe de protestation leur médaille. Mais derrière les murs de Buckingham Palace, la reine Elizabeth n’en avait cure ; elle était de son temps, malgré tout ce qu’on pouvait croire.

Si Elizabeth a connu 15 premiers ministres, elle aussi connu quinze interprètes au cinéma et à la télévision. Une télévision qui lui a permis aux Jeux Olympiques de jouer avec James Bond et lors de son dernier jubilé avec Paddington, ne cessant jamais de nous étonner.

Sans Elizabeth II, le groupe de Freddie Mercury aurait-il connu la même histoire, la même aura ? Je pose la question.

En tout cas, la provocation ultime des Sex Pistols, n’arriva pas à ternir son aura. Elle resta ce qu’elle était ; un pavé dans la marre du show business pour la moitié de la population, un hymne révolutionnaire qui eut son temps, certes, mais ne fut pas pris au pied de la lettre par la toute grande majorité de ceux qui l’ont chanté.

God Save The Queen n’aura plus jamais la même sonorité, le même poids.

Désormais, ce sera God Save The King...