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Brooke Shields
© AFP

«  Pretty Baby  » : Brooke Shields se révèle dans un documentaire

Le documentaire a été présenté en avant-première au festival du film de Sundance. La star y fait de lourdes révélations.

Le film de la réalisatrice Lana Wilson a commencé à être projeté aux États-Unis.

Sa diffusion sur la plateforme Hulu est prévue en deux parties.

Un docu sur l'hypersexualisation des actrices

Pretty baby : Brooke Shields, c'est un documentaire où l'on suit l'actrice reprendre le contrôle de sa propre histoire. 

Mon histoire n'est pas rare. Beaucoup de femmes peuvent s'identifier à travers elle et c'est pour ça que j'ai décidé de la raconter.

Brooke Shields

Son histoire, c'est celle d'une petite fille qui commence très jeune le mannequinat. Brooke Shields n'a que 11 mois quand elle apparait dans un publicité pour un célèbre savon.

Les pubs iront crescendo. D'attitudes naïves aux poses séduisantes et légèrement vêtues, le parcours de Brooke Shields soulève beaucoup de questions sur l'hypersexualisation des jeunes filles.

En 1978, elle incarne Violet dans Pretty Baby (La Petite). A l'époque, elle n'a que 12 ans et joue une enfant prostituée.

"Aujourd'hui, ça ne passerait plus"!

La première partie du documentaire du même nom revient justement sur l'intense sexualisation dont la graine de star fait l'objet, très tôt dans sa vie, notamment lors d'une séance de photos dénudée à l'âge de 10 ans.

Dans le documentaire, les propres filles de l'actrice déclarent d'ailleurs qu'aujourd'hui, "ça ne passerait plus". "On appelle ça de la pornographie enfantine."

Ce film lève un coin du voile sur ce que pense l'entourage de Brooke Shields mais aussi la principale intéressée sur tout ce qu'elle a vécu.

Comment a-t-elle appréhendé sa nudité quasi permanente dans Blue Lagoon alors qu'elle n'avait que 15 ans ? Comment embrasser quelqu'un sur un plateau de tournage alors qu'on ne l'a soi-même, jamais fait, "pour de vrai" ?

Le cinéma, un refuge

A l'époque de Pretty Baby, Brooke Shields ne comprend pas toute les nuances du film. Elle voit cette expérience comme "une véritable aventure artistique". En plus, sa mère étant alcoolique, elle voit les plateaux de tournage comme "un refuge sur le plan émotionnel".

L'actrice et le documentaire refusent ainsi de juger ces premiers films. Le but, c'est plutôt de questionner, de comprendre, plutôt que poser un jugement.

Comprendre le contexte

Tout au long du film, des experts sont sollicités pour contextualiser son histoire. Parmi les éléments mentionnés : le mouvement féministe des années 70 et le retour de flamme des conservateurs qui a contribué à autoriser la sexualisation des jeunes filles.

Dans un même temps, Brooke Shields revient aussi sur le rôle des médias. Ils l'ont à la fois adorée et à la fois malmenée. Dans le documentaire, l'actrice se souvient notamment d'une interview lors de laquelle une journaliste lui demande de se lever et de comparer leurs mensurations respectives.

De lourdes révélations

Si Brooke Shields raconte ses relations avec certaines stars comme Andre Agassi, Michael Jackson ou encore "sa première fois" avec Dean Cain, l'acteur de Superman, elle revient aussi sur un sombre événement qui a miné son existence.

A 57 ans, elle révèle pour la première fois avoir été violée au début de sa carrière hollywoodienne, dans une chambre d'hôtel.

Je ne me suis pas beaucoup débattue. Je ne l'ai pas fait. J'étais juste complètement pétrifiée. Je pensais que mon 'non' aurait dû suffire. Et je me disais seulement : "reste en vie et pars".

Brooke Shields

Cette révélation fait clairement partie des moments très forts du films. Elle fait d'autant plus écho après la vague #MeToo qui a secoué l'industrie cinématographique (et plus encore) ces dernières années. 

Enfin, les voix s'élèvent, et elles ne sont pas prêtent de se taire.