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Gloria Gaynor
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Festive et militante, 5 choses à savoir sur la musique disco

Alors que l'expo "Disco, I'm Coming Out' a ouvert ses portes à Paris, retour sur cette musique faite de luttes et d'émancipation.

Une grande exposition consacrée à la musique disco a ouvert ses portes le 14 février à la Philharmonie de Paris. L'occasion de se plonger dans cette musique à la fois joyeuse et politique.

Le disco, un mix de genres

Soul, rythm and blues, funk... le disco puise ses racines dans la musique noire. Et fait volte face au rock et à la mouvance punk.

Née dans les années 70', elle dévoilera des sonorités jusqu'alors jamais entendues. A New York, les DJ reprennent des chansons soul peu connues et en font ressortir la batterie et les basses pour mieux faire chalouper les corps. C'est le disco mix. Et, même si tout ça est encore expérimental, c'est le début d'une grande aventure.

Bien plus que des paillettes, un refuge

Le disco contribue au renouveau de la culture afro-américaine. Aux Etats-Unis, la communauté noire célèbre son identité, sa culture, son histoire à travers la mode, les arts, le cinéma mais surtout la musique et la danse.

George McCrae, Bohannon ou des groupes plus populaires comme Earth Wind & Fire et les Jackson Five arrivent à toucher un nouveau public grâce à ce mouvement qui semble, en apparence, si joyeux...

Mais le disco, c'est bien plus que des paillettes. Son esthétique et ses paroles reflètent la réalité d'une époque où les droits civiques sont encore tellement bafoués et les communautés gay stigmatisées.

Plus qu'une musique, le disco est une philosophie, un mouvement qui fait flirter la fête et les luttes.

Dans les discothèques, les minorités disposent d'un espace de liberté, à l'abri des discriminations. Ces lieux s'érigent comme des refuges où chacun peut être ce qu'il est.

La Fièvre du samedi soir et l'âge d'or des discothèques

Dans les boites, les fêtards osent s'affranchir des codes sexuels et vestimentaires.

Plus qu'un phénomène musical, le disco est donc un phénomène sociétal, mais aussi culturel.

En 1977, il s'invite au cinéma. Des millions de téléspectateurs découvrent les pas endiablés de John Travolta dans La Fièvre du samedi soir.

Avec des titres tels que Staying Alive et Saturday Night Fever, la bande originale des Bee Gees s'écoulera à 30 millions d'exemplaires. Ce succès engendre la naissance de 20 000 discothèques aux Etats-Unis et en Europe.

A New York, les jeunes se pressent au mythique Studio 54. Cet ancien opéra de Broadway devient l'une des boites de nuit les plus influentes du monde avec son architecture et ses lumières mais aussi, sa liberté de mœurs.

A l'entrée, les vigiles trient le public sur le volet pour être sur de créer une safe place. Gays, lesbiennes, travestis, clientèle fortunée et célébrités telles que Liza Minelli, Grace Jones et Donna Summer... tout le monde s'y croise. Andy Warhol parlera d'une "dictature à l'entrée et d'une démocratie sur la piste de danse".

La Disco Demolition Night : le dernier jour du disco

Saviez-vous qu'une grande opération anti-disco fut organisée lors d'une chaude soirée d'été, à Chicago à la fin des années 70 ?

Ce soir là, deux équipes de baseball s'affrontent au Comiskey Park : les Tigers de Detroit et les White Sox de Chicago. Un peu mal embarqués dans leur saison sportive, les White Sox engagent le DJ Steve Dahl pour assurer la promo des matchs qu'ils joueront ce 12 juillet 1979.

L'homme est connu pour détester le disco et demande aux auditeurs de son émission de venir ce soir là, au stade, avec leurs albums disco. Ils promet de tous les détruire entre les matchs. Ce soir là, ce ne sont pas 20 000 spectateurs mais bien 50 000 personnes qui déboulent. D'aucuns diront qu'il s'agissait d'un déversoir de haine, l'événement étant interprété comme révélateur de sentiments racistes et homophobes.

Cette Disco Demolition Night annoncera le déclin commercial du genre.

Madonna, Clara Luciani, Dua Lipa... un héritage incontestable

Dans les années 80', la fièvre disco tombe et le disco déclinera s'éteindra doucement. Mais aujourd'hui encore, il continue d'influencer des artistes.

Les années 2000 ont d'ailleurs marqué un renouveau du genre. Jamiroquai, Irene Cara, Madonna et ses titres Hung Up et Sorry nous font encore danser aujourd'hui.

Sans compter des chanteuses comme Sophie Ellis Bextor, Juliette Armanet, Clara Luciani ou encore Dua Lipa qui donnent un nouveau souffle aux boules à facettes.