La Story Nostalgie

Les temps changent en 1963 avec les Beatles et les yéyés (Episode 1)

21 octobre 2024 | 3 min 9 sec

A tous ceux qui trouvent que les temps ont changé, et pas en bien, si cela peut les rassurer, ils ont changé de tout temps et particulièrement depuis l'avènement de la génération des adolescents, qui est apparue au début des années 60. En 1963, sous le soleil des Beatles, exactement.

“Je n’aime pas cette époque, je la hais, je hais ce siècle.” On a vu passer dix fois cette vidéo de Michel Sardou sur internet, la presse en a fait ses choux gras et pour cause : nombreux sont les gens qui pensent pareil. La pratique du nivellement par le bas, les wokistes qui nous gonflent, l’orthographe qui part en sucette, la jeunesse fainéante et gameuse collée sur les écrans, les comptes Facebook regorgent de commentaires de ceux qui regrettent que les temps aient changé. Mais en prenant un peu de recul, les temps n’ont-ils pas toujours changé ? Bob Dylan le chantait déjà il y a 60 ans : "for the times they are a-changing !" Oui, ceux qui regrettent une autre époque n’ont-ils pas justement vécu celle qui avait changé au grand dam de leurs parents qui n’y retrouvaient plus leurs jeunes, tenez, comme le papa dans la série Happy Days ? C’était quand encore ? Au début des sixties, je vous raconte …

En 1963, nos parents trouvent que ça bouge un peu trop dans notre piaule. Piaule ? Ça veut dire quoi, ça ? Ben, ma chambre. Où est-ce que t’as entendu ce mot ? Encore un truc de Yéyé ? Tu ne peux pas parler français correctement comme tout le monde? Oui, si l’année 1962 avait encore vu des artistes comme Dalida et les Compagnons de la chanson dominer les ventes de disques, tout a changé à présent : Johnny Hallyday n’est plus le seul sauvage, ils sont des dizaines à secouer les juke boxes et les longues ondes radios : Claude François, Eddy Mitchell qui a quitté les Chaussettes noires, Lucky Blondo, Richard Anthony et puis des filles comme Sheila, Sylvie Vartan ou Françoise Hardy et qu’on appelle la bande des Copains. Car il s’agit bien de ça, les jeunes de 1963 ne poussent pas comme leurs aînés entre l’école (qui n’est pas mixte) et la famille, avant de se marier à 18 ans et fonder un foyer. Non après les cours, ils se retrouvent en bande, au milk bar, sur la place, où ils peuvent parler de tout ce qui les concerne. Pour la première fois, des garçons et des filles sont ensemble en dehors de la surveillance des parents. Et ça fait tout bizarre, cette impression de liberté, la découverte d’un univers mystérieux qu’est l’autre sexe, avec ses codes et ses histoires.

Mais tout ça n’est encore qu’une répétition générale car si les chanteurs Français en sont toujours à reprendre du rock américain des années 50, l’Amérique se met au diapason d’un certain Bob Dylan, un gars qui ne chante pas des trucs à l’eau de rose mais la société, tandis qu’en Angleterre, alors que des groupes comme les Rolling Stones ou les Animals chantent du blues, un vent de folie souffle autour d’un quatuor de Liverpool avec une musique nouvelle, mélange de rock et de soul. Oui, en 1963, les temps ne changent pas, c’est la société qui s’apprête à exploser de sa jeunesse.

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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Les temps changent en 1963 avec les Beatles et les yéyés (Episode 1)
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