La Story Nostalgie

Les temps changent en 1981 avec la New Wave (Episode 5)

25 octobre 2024 | 3 min 18 sec

Si la New Wave est présente depuis quelques années dans le paysage avec des Simple Minds et The Cure, en 1981 son succès devient mondial grâce au synthétiseur et les boîtes à rythmes de Soft Cell.

A ceux qui disaient en 1969 en regardant les hommes marcher sur la Lune que nous avions changé d’époque, on peut leur dire douze ans plus tard, on en a vu depuis passer plein d’autres, tellement qu’on en finit par avoir le tournis. Ben oui, 1981, dans la Belgique de Wilfried Maertens, on a une dizaine de chaînes de télé dont certaines émettent dès le matin, on a des cassettes VHS pour les enregistrer, un répondeur sur notre téléphone, et en parlant de téléphone, il ne faut plus de pièces dans les cabines, non, on téléphone avec une carte !

Tu peux même retirer de l’argent de ton compte à un distributeur maintenant, en rue, à toute heure. Tu te rends compte ! Et surtout on joue de la musique, tout seul, sur un synthétiseur. Il fait tout, mon vieux : le piano, la basse et même la batterie et ne prend pas plus de place qu’un piano électrique. C’est ça la révolution des années 80 : tout est à peine inventé que déjà portable. Regardez le terrible radio cassette avec ses gros baffles, une grande poignée au-dessus et hop, tu l’emportes en vacances ou dans ton kot et t’as un super son ! Et en parlant de radio, en Belgique, on a un truc que les Français n’ont pas, une radio qui ne passe que de la musique pour les jeunes … Déjà qu’ils n’ont pas de salle comme Forest National, même à Paris, alors Radio Cité, on est branché dessus tout le week-end pour écouter ce qui sort en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Car c’est bien de ça qu’il s’agit. Choper les nouvelles musiques, de nouveaux artistes comme les Pretenders, Orchestral Manoeuvres, les Buggles et bien sûr, Soft Cell. C’est un groupe sans guitares ni batterie, comme Kraftwerk. Sauf qu’ils ne sont pas quatre mais deux. Et encore, un musicien et un chanteur. Ah ben oui, tout est tellement portable aujourd’hui que tu peux monter ton groupe sans avoir besoin de louer une salle de répète. Tu peux faire ça dans ton kot et c’est ce qu’on fait les deux gars de Soft Cell, Dave Ball et Marc Almond, étudiants à l’école d’art de Leeds dans le nord de l’Angleterre. Oh ils ne sont pas les seuls, il y a un tas de gars qui font ça dans toutes les villes du pays et même à Paris et Bruxelles. Mais ils sont les premiers à faire un tube mondial avec leur musique obscure, bien barrée, le couteau sur la gorge, menacé par leur label de les laisser tomber s’ils ne sortent pas un disque qui marche.

Oui, c’est un tube sur commande, comme à l’époque pas si lointaine du disco. Sauf qu’ils ne faut pas embaucher une dizaine de musiciens dans un studio qui coûte un pont au producteur. Une véritable révolution que cette reprise d’un titre anglais des sixties qui n’avait marché qu’à moitié et qui sonnait comme une chanson noire américaine de la Motown. Je vous dis qu’en 1981, on a changé d’époque. Mais joyeusement, même si la voix de Marc Almond cache quelque chose de plus sombre et profond.

A la suite...

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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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Les temps changent en 1981 avec la New Wave (Episode 5)
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