La Story Nostalgie

The Cure, les origines (Episode 3)

4 décembre 2024 | 3 min 35 sec

Le nouvel album de The Cure a beaucoup fait parler de lui et pour cause : seize ans depuis le dernier, c’est un fameux bail. Et 45 ans depuis le premier. Qui aurait prédit une telle longévité à l’époque où il ne s’agissait que de rock pour adolescents, de New Wave.

Les histoires d’amour finissent mal, en général, comme dit la chanson des Rita Mitsouko. Et il y a fort à parier qu’il y ait ce genre de cadavre dans le placard des drames et des trucs pas finis qui hantent la jeunesse de Robert Smith, le leader des Cure. C’est vrai que pour faire une musique aussi mélancolique et des chansons aussi torturées, il doit y avoir du lourd. Justement, revenons à ce moment de son adolescence à l’école Saint Wilfrid de Crawley où il suit une scolarité studieuse, et oui. Particulièrement à ce jour où la foudre lui tombe dessus, un jour de pluie pourtant froide. Robert vient en effet de croiser la plus belle fille du monde. Comment a-t-il pu ne jamais la remarquer ?, se dit-il lorsque la porte du cours du théâtre se referme derrière elle.

Robert se demande s’il n’a pas un don prémonitoire car au début de l’année il a longtemps hésité entre l’option théâtre et, le croirez-vous, astronomie. Et bien ? A la différence de son ami Lol qui deviendra le batteur des Cure, Robert n’a pas pris “théâtre”. Mais là, emporté par la bourrasque d’émotion qui le chamboule de la tête aux pieds, Robert entre dans la salle et s’assied au fond pour observer l’ange qui vient de passer.

  • Robert, c’est génial que tu sois là, crie le professeur, on manque de garçons. Approche. Tiens, tu seras le partenaire de Mary cette année.

Et oui, l’ange se nomme Mary. Marie, c’est encore plus qu’un ange, non ?

Les semaines passent, Robert et Mary répètent leurs scènes mais il a beau la faire rire, aller au cinéma avec elle, Robert n’ose pas se déclarer. Il attend le bon moment, celui où il mettra toutes les chances de son côté pour conclure. Car si elle rit de ses blagues, Mary ne donne aucun signe de nourrir une quelconque inclination pour lui. Quand arrive la perspective d’une soirée chez un copain, Robert se dit « ce soir, j’ose. » La soirée est déguisée. En quoi vais-je me travestir ? demande-t-il à sa sœur qui est devenue sa confidente. Ben oui, c’est une fille aussi, elle est de bon conseil.

Et si tu te déguisais en chirurgien ? Chirurgien ? Oui, mais un chirurgien qui sort d’une opération bien gore. Génial. Robert se fait asperger la blouse, le visage et les cheveux de ketchup. Alors là, mon vieux, tu vas faire un triomphe.

Mais dans le bus, Robert se rend très vite compte de son erreur. En effet, le ketchup semble vieillir à grande vitesse : il pue et sa peau le démange. Angoisse. Robert s’est déjà copieusement gratté le visage quand il arrive sur les lieux de la boum à laquelle Mary s’est rendue en infirmière zombie. Ils en rient, passent la soirée ensemble et quand Robert la ramène chez elle aux premières heures du jour, ils s’embrassent sur le pas de la porte.

Il en a mis un de temps, se dit Mary une fois chez elle. Mais peu importe, elle sort avec le mec le plus zarbi mais aussi le plus intéressant du collège. Celui qui n’a peur de rien. Quant à Robert Smith, il n’a pas touché le sol jusqu’à son lit.

Quoi ? Ca finit bien ? Et alors, une fois n’est pas coutume.

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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