La Story Nostalgie

La jaquette de diamant de Phil Collins (Episode 5)

21 février 2025 | 9 min 12 sec

A l'occasion des 40 ans de la sortie de l'album multiplatine, No Jaquet Required, Brice Depasse revient sur le sommet de la carrière de Phil Collins au milieu des années 80.

En 1984, le Townhouse, studio londonien créé par Richard Branson, le patron de Virgin, a transformé le quartier de Shepherd’s Bush en endroit branché tant on croise tous ceux qui hantent le Top 40. Pas étonnant que parmi les Simple Minds, Elton John ou Bryan Ferry, Phil Collins y ait pris ses quartiers pour enregistrer ce qui sera déjà son troisième album solo. Le téléphone sonne. Qui le demande ? Bob Geldof. Le chanteur des Boomtown Rats, un groupe new wave de la première heure mais dont l’heure de gloire semble déjà passée. Que lui veut-il ? Encore un qui veut se faire produire par Phil Collins ? Passe-le moi !

Vous l’avez compris, les deux hommes ne se connaissent pas et pourtant, Geldof va direct au but :

Tu as vu les infos à la BBC ?

Non, là, je suis dans les bois. Une expression de Quincy Jones pour dire que quand on est en studio, on est hors du monde. Et là, Geldof de lui raconter le reportage qu’il a vu la veille à la BBC avec ces gens qui meurent de faim en Ethiopie et ce médecin obligé de décider qui va vivre ou pas, car ils n’a pas reçu assez de nourriture des associations.

J’ai décidé avec ma femme, une animatrice télé très populaire, de faire quelque chose. On ne peut pas attendre. J’ai besoin d’un batteur très connu alors j’ai pensé immédiatement à toi.

Pour faire quoi ?

Quelques jours plus tard, le 25 novembre, Phil se retrouve un dimanche au Sarm Studios, qu’il ne connaît que trop bien, y ayant enregistré trois albums avec Genesis du temps de Peter Gabriel. Un autre studio de Richard Branson mais racheté par Trevor Horn, le leader des Buggles, il est devenu le repère de la scène pop des années 80. On le devine, entouré des jeunes Spandau Ballet, Culture Club et autres Bananarama, Phil Collins a l’impression d’être dans les pages d’un magazine teenager comme le Smash Hits. D’autant plus qu’il les voit défiler, chanter toute la journée en attendant que ce soit son tour de jouer. Et quand vient le moment, ils sont tous là à le regarder, derrière sa batterie, quand Midge Ure d’Ultravox, le producteur, lui dit, tu commences ici et tu fais ce que tu veux !

Ah bon ?

Top, vas-y !

Et Phil, le casque sur les oreilles, improvise sa piste de batterie. Il n’en mène pas large, évidemment. Mais quand le morceau s’arrête, il entend Midge crier un grand Impeccable ! Tout le monde l’applaudit. T’es sûr ? J’ai envie de la refaire. Non, pas besoin, il est tard. Et voilà, one take comme Frank Sinatra. Phil Collins fait alors la connaissance de Bono et parle un peu avec Sting à qui il propose de venir faire les chœurs sur son prochain album No jacket Required. Ainsi Sting lui proposera-t-il de faire un duo au Live Aid qui deviendra mythique : Genesis et The Police, deux univers si lointains et pourtant. La boucle est bouclée, Phil Collins est vraiment l’incarnation de ces années de renouvellement que furent les années 80, il est, comme dans le clip de cette chanson, le roi du monde. Avec humour, bien sûr, regardez-le jusqu’à la fin.

A la suite...

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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