La Story Nostalgie

La Story Supertramp (Episode 4)

8 septembre 2025 | 10 min 52 sec

A l'annonce du décès de Rick Davies, claviériste, deuxième voix et fondateur de Supertramp, Brice Depasse revient sur la carrière de ce super groupe britannique qui a illuminé les années 70 et 80.

La lecture des biographies de Supertramp sur internet nous inspire une réflexion  immédiate : et ben ils en ont mis du temps à avoir du succès. Et c’est vrai : six années entre la formation du groupe et le premier tube cela doit paraître bien long.

Et pourtant, ce n’est pas parce que la case tube est vide que les musiciens sont restés les bras croisés. Ils ont pendant ce temps composé un tas de chansons, publié quatre albums et donné un tas de concerts. Et surtout commencé à gagner leur vie correctement : un toit et de la nourriture, une maison de disques et des tournées, quand on fait de la musique rock dans les années septante c’est déjà pas si mal. C’est même très bien.

Oui, leur premier album a été enregistré entre minuit et six heures du matin avec un ingénieur du son qui piquait du nez vers trois heures, raide épuisé mais ils l’ont fait ce disque … qui ne s’est pas vendu. Et comme tout était payé par un mécène hollandais, Supertramp a pu en enregistrer un second album sans se faire virer. Bon, mauvaise idée cette femme tatouée torse nu, même si le torse était plutôt pas mal, sur la pochette de leur second 33 tours qui ne s’est pas vendu non plus.

Là le mécène, il jette l’éponge. Nous sommes en 1972, quelques membres du groupe ont quitté le navire et ont été remplacés. Supertamp met deux ans avant de sortir le disque de la dernière chance et … bingo. C’est le hit en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis où les musiciens ont fini par conquérir un public qui leur permet de gagner leur vie en jouant pas mal.

Il n’en faut pas plus pour que plusieurs d’entre eux élisent domicile en Californie, aux Etats-Unis, où ils enregistrent leur nouvel album en 1976. Là, vous vous attendez à ce que je vous raconte un studio à Los Angeles, sous le soleil, pas loin de la plage dorée, le ciel bleu intense limite mauve et les bars en paillote … et bien non, la bande se retrouve dans les montagnes, au Caribou Ranch Studio, à Nederland, dans le Colorado. Quand on sait que leur ancien mécène était Hollandais, c’est un signe.

Pas étonnant donc que l’album qui en sort se nomme Even in the quietest moments, même dans les moments les plus calmes. Hé, vous avez vu la vue ? Les montagnes enneigées derrière le piano ? C’est beau, hein ? Ben, allez voir sur Google Images. Et pas de trucage à l’époque, une équipe a dû monter le piano jusqu’au sommet de la montagne pour réaliser la photo de couverture du 33 tours.

La partition sur le piano à queue est intitulée Fool’s ouverture, un long titre de près de 11 minutes qui encore aujourd’hui est dans toutes les oreilles. Pour les fans, pas de doute, c’est le meilleur de leur carrière. C’est d’ailleurs celui qu’on fait écouter aux copains sur disque ou sur cassette, il n’y a ni Facebook, ni Youtube à l’époque : comment tu ne connais pas ? C’est super, il a plein de bruitages et quand le morceau démarre enfin, tu décolles avec lui.

La tournée qui passe par chez nous se déroule sur 130 concerts, un vrai triomphe pour Supertramp longtemps espéré par ses membres. Ca y est, se disent-ils : on est au sommet, on n’ira pas plus haut.

Et pourtant …

A la suite...

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

La Story Nostalgie
La Story Supertramp (Episode 4)
00:00
00:00