C’est la saga sportive du we. L’abandon de Nafi Thiam aux Mondiaux d’Athlétisme
C’est la saga sportive du we. L’abandon de Nafi Thiam aux Mondiaux d’Athlétisme
L’athlète n’a pas défendu son titre jusqu’au bout. Un choix logique qui semble s’expliquer aussi bien sportivement que moralement. Les tensions avec la fédération ont probablement eu un impact. Et ce, bien avant d’arriver sur le sol japonais. Le premier épisode de la saga survient le 12 août, à un mois des Mondiaux. Pour intégrer l’équipe belge, la signature du code de conduite établi par la Ligue Belge d’Athlétisme est obligatoire. Un document que Nafissatou Thiam ne souhaite pas signer. La raison ? Des conflits d’intérêts entre ses sponsors personnels et ceux de la fédération. Fin août, la fédération annonce que Thiam participera aux Mondiaux même si elle n’a pas signé le fameux code.
Et la délégation belge débarque au Japon avec de belles ambitions
Les relais sont homogènes et la reine Nafi Thiam est toujours un gage de médaille. Une projection qui prend vite l’eau. Les dernières semaines de préparation à Tokyo ne se déroulent pas comme prévu. Nafi explique qu’elle n’a pu participer au camp d’entraînement avec le reste de l’équipe, ce qu’elle trouve désolant et injuste. Elle n’obtient pas non plus d’accréditation pour son kiné venu d’Afrique du Sud pour l’accompagner. La fédération, elle, rejette en bloc ses accusations.
Et du coup, vendredi, Nafi Thiam se présente au départ du 100m haies sur la pointe des pieds…
Sa première journée est timide et même indigne de son statut. Elle quitte le stade avec une 6e place provisoire. Pas de rebond le lendemain, la Belge réalise son plus mauvais saut en longueur dans une compétition. À bout de nerfs, elle quitte les Mondiaux avant la 6e épreuve de l’heptathlon.
“Qu’elle aille où le bonheur la mène”, déclare la mère de Nafi après l’abandon de sa fille sur les réseaux sociaux.
Et elle n’y va pas de main morte avec la fédération : « on veut gâcher ses sponsors, la contraindre par la menace et le chantage, on parle de lui enlever son contrat d’élite et de la laisser sans emploi, on l’insulte de menteuse dans la presse…” Danièle est une maman en colère. Elle qui a inscrit à l’âge de 7 ans sa fille dans un club d’athlétisme, et qui pensait que ce sport pouvait lui apporter un bonheur sain. Ca été le cas longtemps. Mais pour elle, si ce n’est plus le cas, cela n’a aucun sens que Nafi continue.
Elle conclut en disant que sa championne de fille est une chance, un atout, un exemple aussi !
On rappelle que l’heptathlète belge est triple championne olympique, triple championne du monde et recordwoman du monde du pentathlon. La namuroise de 31 ans est une figure majeure de l'athlétisme mondial et une source d'inspiration, tant par ses performances exceptionnelles que par son rôle d'ambassadrice pour UNICEF Belgique. « Cela va prendre du temps à digérer. Mais je reviendrai, déclare Nafi sur ses réseaux. Pour l’instant, je veux juste dire merci pour la quantité infinie d’amour et de soutien reçue ces derniers jours »
Artistes, sportifs, hommes et femmes politiques, auteurs, actrices,... "Le portrait", vous dévoile les vies et carrières des figures les plus influentes de notre époque.
