Le 11 novembre, c'est l'armistice. La Belgique rendra hommage à tous ses anciens combattants, que leur identité soit connue ou pas.
Demain c’est férié, on fêtera les 107 ans de la signature de l’Armistice.
Et oui, 107 ans que la Première Guerre Mondiale a pris fin. 107 ans que l’on célèbre aussi tous ceux qui sont morts aux combats, que l’on connaisse leur identité ou pas.
Oh toi tu vas nous parler de la commémoration du soldat inconnu.
Tout à fait. Comme tu le sais, la Première Guerre mondiale a été l’une des guerres les plus meurtrières de l’histoire, donc on dénombre au moins 9 millions de civils décédés, 10 millions du côté des soldats. Tu te doutes bien qu’il était impossible d’identifier tout le monde. On estime même que la moitié des victimes du front ouest n’ont soit pas pu être identifiées, soit pas pu être retrouvées du tout.
Mais un homme mort au combat, qu’il soit connu ou pas, mérite évidemment qu’on lui rende hommage. Donc, on a décidé d’inscrire les noms des anciens combattants identifiés sur des monuments et de créer une tombe pour tous ceux qui n’ont pas pu l’être.
Et c’est pas une idée belge au départ.
Non, nous on tâtonne. On sait dès 1918, la fin de la guerre, qu’on fera quelque chose, mais on ne sait pas quoi. Donc on se dit d’abord qu’on pourrait peut-être commémorer l’entrée du roi à Bruxelles le 22 novembre 1918, ou alors plutôt le 4 août 1914 pour se souvenir de l’invasion allemande, on sait pas trop.
Les premiers à faire quelque chose, ce sont les Français. Ils imaginent la tombe du soldat inconnu qu’ils placent sous l’Arc de Triomphe en 1920. La Grande-Bretagne a fait pareil en même temps à l’abbaye Westminster. D’ailleurs gare à celui qui marche dessus, c’est la seule tombe pour laquelle c’est interdit.
Puis finalement la Belgique va suivre la tendance en 1922.
Et il a fallu choisir quel soldat allait représenter tous les soldats inconnus.
C’est ça donc pour ça, on a décidé d’exhumer 5 dépouilles de soldats non identifiés. Pourquoi 5, parce qu’on a ciblé les 5 régions les plus marquées par les combats, donc Liège, Namur, Anvers et la Flandre occidentale et la Flandre orientale.
Pour être complètement neutre sur le choix du soldat qui serait inhumé dans la tombe du Soldat inconnu on a demandé à un soldat qui s’appelle Reinold Haesebrouck de désigner à Bruges, puisque c’est là qu’il habitait, l’un des 5 cercueils au hasard. Et il choisit le quatrième pour symboliser les 4 divisions de l’armée de l’époque, pour info. Alors pourquoi ce choix est revenu à ce soldat-là précisément ? Parce qu’il était devenu aveugle pendant la guerre.
Et qu’est-ce qu’on a fait des 4 autres ?
On les a enterré le jour-même au cimetière central de Bruges.
Et depuis tout ce temps, les techniques ont évolué, est-ce qu’on a finalement pu identifier certaines personnes ? Celui qui est dans la tombe ?
Alors celui qui est dans la tombe du Soldat inconnu, non, et on ne saura jamais puisque le but, c’est qu’il représente vraiment toutes les victimes, donc pour ça il doit rester anonyme si tu veux.
Mais par contre, la science a bien progressé c’est vrai, et aujourd’hui l’ADN de ces anciens combattants est toujours analysé. Et au fil des années, on a pu identifier quelques dépouilles.
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