Le 23 septembre 1913, Roland Garros, célèbre aviateur, traverse la Méditerranée de Fréjus à Tunis, soit 730 km. Malgré des fuites d’huile, des pannes et une faible réserve d’essence, il réussit cet exploit historique, arrivant en Tunisie avec seulement 5 litres restants.
Ce matin du 23 septembre 1913, je vous emmène à Fréjus pour assister au départ de Roland Garros. Qui, bien sûr, joue au tennis, mais est surtout aviateur.
Blériot a été le premier à traverser la Manche quatre ans plus tôt, 40 km, un exploit énorme.
Moi, dit-il, je vais marquer l’Histoire en traversant la Méditerranée : de la Côte d’Azur à Tunis, 730 km.
Tout le monde crie: Au fou ! Il n’aura jamais assez d’essence.
Et donc au décollage, avec beaucoup de mal, il doit rouler très longtemps, il est chargé d’essence et d’huile. Alors il décide de monter très haut pour consommer moins d’essence, il y a moins d’air. Donc, il a mis une tonne de couches de vêtements, les avions sont à ciel ouvert. Il monte, il se retourne, voit la Côte d’Azur mauve dans le lointain, c’est magnifique, il passe au-dessus de la Corse, et quelques minutes plus tard, un gros chahut de métal, un hoquet, un coup, boum.
Il penche la tête hors du cockpit et aperçoit une bosse dans l’aile, zut ! se dit-il, et PLAF ! : il se prend de l’huile dans le visage. Une fuite !
Qu’est-ce que je fais ? Je m’arrête en Sardaigne ? Un technicien l’y attend en cas de pépin. Il écoute son moteur … il tourne normalement.
Non, c’est trop bête, je risque, je continue. Il n’y a aucune assistance en mer et la Méditerranée, c’est pas la Manche ! Un peu plus loin, Boum, Crac, encore un truc qui cède. Le stress mais, se dit-il, je ne dois plus être loin de la Tunisie. Il a intérêt, il ne lui reste que 20 litres d’essence.
Et là, quelques kilomètres plus tard, il coupe son moteur et plane en perdant de l’altitude, puis redémarre avec beaucoup de difficultés. Enfin, la côte tunisienne. Il ne lui reste que 5 litres alors il atterrit au milieu de nul part. C’est à Tunis qu’on l’attend, donc, pas de comité d’accueil, ni de fête, juste un soldat français qui arrive au bout de quelques minutes.
Vous venez d’où ? De France. Et là, le soldat se marre. Improbable. Non, Roland Garros l’a fait un 23 septembre 1913.
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