Le portrait

On a appris hier le décès du photographe italien Oliviero Toscani, roi de la provocation

14 janvier 2025 | 3 min 41 sec

On a appris hier le décès du photographe italien Oliviero Toscani, roi de la provocation. Ce maître des campagnes chocs avait 82 ans.

On a appris hier le décès du photographe italien Oliviero Toscani, roi de la provocation

Maître des campagnes chocs, l’artiste de 82 ans avait acquis une renommée internationale dans le monde de la publicité et de la photographie. C’était une figure incontournable de la culture pop, il était célèbre notamment pour ses campagnes publicitaires pour la marque de mode  Benetton. On lui avait diagnostiqué une maladie rare, il y a deux ans.

Ce fils de reporter est né à Milan, il a aussi signé des campagnes pour de nombreuses institutions, comme la Croix Rouge

Ou le haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, il a aussi été photographe de mode pour Elle, Vogue, Cerruci. Il a également travaillé sur des campagnes de prévention, entre autres sur la sécurité routière, contre les violences faites aux femmes ou encore l’anorexie

Mais ce sont surtout, on le disait, ses longues années de collaboration avec la marque United Colors of Benetton, dès 1983, qui ont marqué les esprits :

Il y a développé une stratégie de communication défendant des messages de paix, de tolérance et de lutte pour l’égalité. Toscani aborde aussi des questions de société comme le sida ou la peine de mort. Jusqu’à scandaliser une partie de l’opinion publique. Ces campagnes, qui ont fait le tour du monde, mettaient notamment en scène une femme noire donnant le sein à un enfant blanc, des condamnés à mort aux États-Unis, une jeune femme anorexique. Plusieurs autres visuels chocs sont aussi restés dans les mémoires : des corps portant l’inscription « HIV Positive », ou encore ce portrait d’une nonne et d’un prêtre qui s’embrassent. Plusieurs de ses campagnes ont été interdites en France, mais aussi en France.

« Je déteste la photographie artistique », disait Toscani

Pour lui, la photo devient de l’art lorsqu’elle provoque une réaction, que ce soit de l’intérêt, ou de la curiosité ou de l’attention. Ce père de six enfants nés de trois unions assurait ne regretter – je cite- que les choses que je n’ai pas faites, pas celles que j’ai faites ».

Oliviero Toscani et Benetton ont définitivement rompu début 2020 après des propos controversés du photographe

Le photographe est accusé d’avoir minimisé la tragédie du pont routier qui s’était écroulé à Gênes en 2018, faisant 43 morts. La famille Benetton était alors le principal actionnaire de la société qui gérait le pont au moment de la catastrophe. L’artiste avait ensuite affirmé que ses déclarations avaient été sorties de leur contexte.

Ces dernières années, il produisait des livres, des programmes télé, des spectacles depuis son studio en Toscane. Les œuvres de Toscani, elles, resteront immortelles, elles ont été couronnées de nombreux prix et sont exposées dans des musées du monde entier.

L’été dernier, dans une ITV à un journal italien, Oliviero Toscani avait confié ne pas craindre la mort :

Il disait : « Tant qu’elle ne fait pas mal, je ne la crains pas. Et puis, j’ai trop vécu, trop bien vécu, je suis gâté. Je n’ai jamais eu de maître, de salaire, j’ai toujours été un homme libre »

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