Londres reste indissociable des Rolling Stones. Découvrez Edith Grove, leur QG mythique, et la salle de Richmond où tout a commencé. Un voyage rock et intime dans le Londres des années 60.
Quand vous êtes à Londres et que vous voulez faire du tourisme pop, vous pensez évidemment et naturellement en premier aux Beatles. C’est vrai qu’ils ont marqué les esprits pour la postérité avec leur traversée d’Abbey Road et le concert sur le toit de leurs bureaux à Savile Row. Mais les Beatles sont et resteront de Liverpool … non, LE groupe de Londres reste définitivement les Rolling Stones.
Et s’ils ont quand même popularisé le Marquee Club, la petite salle qu’ils ont écumée et où ils se sont construits à partir de 1962, les Stones ne se sont pas vraiment appropriés un décor londonien aux yeux de l’Histoire. ah c’est vrai que la population de Dartford leur est reconnaissante d’avoir quand même fait connaître le nom de leur localité perdue à la périphérie du grand Londres. C’est vrai, à part le passage payant du Dartford Crossing sur le ring qui voit passer chaque jour 130.000 véhicules, personne ne connaît le nom de ce bled qui n’a rien pour lui.
Sauf que Mick Jagger et Keith Richards et même un troisième membre des Stones du tout début y sont nés et y ont grandi jusqu’à leur majorité. Alors oui, ça vaut la peine d’y passer, 40 minutes de train depuis le centre de Londres quand même, pour y voir la maternité, les maisons d’enfance, et un pub à côté de la gare, une statue, et puis voilà. Je dois dire que je n’ai croisé aucun autre fan le jour où j’y suis allé.
Mais si vous voulez toucher la légende des Rolling Stones, il faut simplement vous rendre à Chelsea, au 102 Edith Grove, où quatre d’entre eux emménagent en octobre 1962. Un appartement qu’ils vont mettre dans un état pas possible de saleté et de désordre mais où ils vont difficilement passer l’hiver le plus froid que notre monde moderne ait connu. C’est alors qu’ils vivent de rien et de débrouille que Brian Jones leur leader dégote un contrat pour animer une salle en face de la gare de Richmond.
Richmond, c’est pas le coin le plus moche de Londres, c’est juste après Wimbledon, le long de la Tamise mais c’est à perpète en transports en commun parce que, vous le savez, Londres, c’est immense, grand comme Bruxelles et le Brabant. C’est là, dans cette salle de rien du tout qu’un gars a renommé le Crawdaddy, qu’ils organisent eux-mêmes leur première prestation, le concert de la dernière chance, ils collent eux-mêmes les affiches et remplissent la salle avec leurs potes.
Ils y reviennent donc chaque week-end et c’est là qu’un soir, ils reçoivent la visite inopinée des nouvelles stars du moment, les Beatles qui faisaient une radio dans le coin. Et oui, le nouveau manager des Stones est un ex-attaché de presse des Beatles. Les Stones n’en mènent pas large, fous de trac mais Paul McCartney et John Lennon les ont à la bonne, ils sympathisent, finissent la nuit dans leur bouge et au petit matin, les deux déjà grands songwriters leur offrent une chanson qui deviendra leur premier tube. Alors oui, quand vous êtes à Londres, pensez à faire un crochet par Edith Grove ou Richmond, vous verrez, on y entend encore l’écho d’une légende, toujours vivante.
Brice Depasse vous fait découvrir la Grande-Bretagne comme vous ne l'avez jamais vue. Visitez les coulisses du vrai Downton Abbey, la maison de Paul McCartney, la route vers Skyfall ou encore le train d'Harry Potter. Découvrez pourquoi cette île est une machine à tubes, à films et à séries.
