Y'a de l'idée

Noël, viande rouge et planète : démêler le vrai du faux pour mieux choisir ce que l’on mange

9 décembre 2025 | 3 min 29 sec

À l’approche des fêtes, une question revient souvent sur la table : faut-il renoncer à la viande rouge pour être cohérent avec les enjeux climatiques ?

À l’heure de préparer les menus de fête, une question divise parfois les convives avant même de passer à table : peut-on encore manger de la viande rouge sans nuire à la planète ? La question est légitime, surtout dans un contexte où l’alimentation représente environ 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et où 35 % de ces émissions alimentaires sont liées à la viande rouge.

Faut-il pour autant bannir totalement le bœuf ou l’agneau de nos assiettes ? Pas nécessairement. Comme souvent, la réalité est plus nuancée que les slogans. Deux critères font toute la différence : l’origine et le mode de production.

Premier point clé : les kilomètres parcourus. Une viande maturée importée de l’autre bout du monde n’a évidemment pas le même impact qu’une viande issue d’un élevage local ou européen. Privilégier une production belge ou issue de pays voisins comme la France, l’Écosse ou l’Irlande permet déjà de réduire considérablement l’empreinte carbone liée au transport.

Mais le facteur le plus déterminant reste le système d’élevage. Comparer un bœuf élevé en feedlot, nourri au soja importé, consommant de l’eau potable acheminée sur de longues distances, avec un bœuf élevé en prairie n’a pas de sens : leur impact environnemental n’est tout simplement pas comparable. Un animal qui broute de l’herbe, boit de l’eau de pluie et vit sur une prairie permanente s’inscrit dans un modèle bien plus vertueux.

Cela permet aussi de remettre en perspective un chiffre souvent cité : les 15 000 litres d’eau nécessaires pour produire 1 kg de bœuf. Ce chiffre est exact dans certains systèmes intensifs, mais dans un élevage à l’herbe, l’eau potable réellement mobilisée descend plutôt autour de 500 à 550 litres par kilo. Autre élément clé : les prairies sont de véritables puits de carbone, capables de stocker du CO₂ dans les sols. Préserver ces espaces verts joue donc un rôle direct dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Reste la question de la santé. Les recommandations actuelles invitent à ne pas dépasser 300 grammes de viande rouge par semaine, soit environ deux repas. Les projections pour “l’assiette de 2050”, capable de nourrir durablement 10 milliards d’humains, suggèrent même de réduire cette consommation à 100–110 grammes par semaine. L’avenir de notre alimentation serait donc flexitarien : majoritairement végétal, avec une consommation occasionnelle mais mieux choisie de produits animaux.

En résumé, la question n’est pas tant de savoir s’il faut ou non manger de la viande rouge, mais comment, combien, et d’où elle vient. Une viande plus rare, locale, bien produite, dégustée lors de moments choisis — comme les fêtes — peut parfaitement trouver sa place dans une alimentation plus responsable, sans excès ni dogmatisme.

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« Y’a de l’idée », c’est LA séquence des initiatives positives, des solutions et des projets porteurs de sens pour un monde harmonieux, juste et durable. On y parle d’alimentation, de justice sociale, de solidarité, de santé, d’énergie, de respect de la nature et de la planète, d’environnement.

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