La Story Nostalgie

Cher Une story américaine (Episode 1)

6 janvier 2025 | 3 min 40 sec

Quatre lettres connues dans le monde entier depuis les années 60, Cher a non seulement été une des artistes féminines pionnières dans le domaine de l’indépendance par rapport au mâle omnipotent mais elle a surtout survécu aux modes musicales successives dans lesquelles elle a régné.

Cher, c’est quelque part le modèle de Madonna. Vingt ans avant elle, elle se faisait remarquer par ses tenues osées quoique en phase avec la mode de son époque, pardon, de ses époques. Évidemment, à la différence de Madonna, Cher n’ira pas au-delà de la provocation vestimentaire qui met en évidence un corps sculptural sur lequel le temps ne semble pas avoir de prise. Car, comme elle le raconte, on la croit beaucoup plus libérée qu’elle ne l’est vraiment.

Cela dit, Cher, c’est une Story américaine. Déjà son physique atypique est hérité d’un père arménien, routier escroc qu’elle n’a quasiment pas connu, et d’une mère dont les racines familiales sont à la fois allemande, cherokee, britannique et française. Une mère qui est une sorte de Marylin Monroe qui n’a pas réussi. Elle est très belle, ce n’est pas la question, mais ses rôles au théâtre et au cinéma, nous sommes à Hollywood, Los Angeles, ne lui permettent pas de se faire remarquer si ce n’est par des hommes, avec qui, ça ne dure jamais longtemps. Alors, ils ont beau être fauchés ou milliardaires, elle fait ses valises avec ses deux filles, Cher a une demi-soeur prénommée Georganne, mais que tout le monde appelle Gee. Ah ben déjà, Cher, c’est le diminutif de Cherylin Sarkisian. Je vous l’ai dit, Arménien, le paternel qui ne l’a pas vue naître. Enfin, jusqu’à ce que le miracle définitif de la vie familiale ne se produise, quand la maman comprenant que le cinéma, ça ne fonctionnera jamais, cède à la demande en mariage d’un soupirant … new yorkais. Je vous prie de croire que c’est un choc pour l’adolescente Cher, 13 ans, de quitter en 1959, Los Angeles pour Manhattan, en plein mois de décembre. Mais le futur beau-père est consultant dans le pétrole, la petite famille ne part pas vers l’aventure, comme cela a été souvent le cas, mais pour un appartement avec vue splendide dans un beau quartier. La rupture avec le monde californien est consommée avec la première neige, premier blizzard, Cher et sa sœur font des glissoires sur un Time Square désert, au milieu de voitures immobilisées, d’imprudents piégés par la tempête. Faisant plus que son âge, qu’on ne lui demande pas d’ailleurs, Cher entre alors dans une bande de jeunes filles des années 60 qui profite d’une immense ville où on n’a pas besoin des parents pour se déplacer d’un endroit à un autre : le métro, les taxis, mais surtout les trottoirs remplis de monde, une ville qui propose un roman, un film, à chaque coin de rue.

Oui, ce début des années 60 est à l’image de Holly Golightly, le personnage incarné par Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s, c’est tout ce que Cher va devenir, ou plutôt incarner. Un monde idéalisé, glamour, libéré, où tout est possible à défaut de paraître facile. Si elle pouvait remonter le temps, je pense que Cher aimerait retrouver cette époque où son nom avait changé, adoptée par son beau-père, Cher LaPier, un vrai nom de scène, prédestiné.

La Story Nostalgie

Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Il vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus artistes de notre temps.

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