Le 19 septembre 1830, ouvriers, étudiants et bourgeois de Bruxelles s’unissent pour prendre l’Hôtel de Ville des mains des Hollandais. Sans armes, mais avec courage, ils lancent la révolution belge. Ce jour-là, naît l’idée d’une Belgique libre. Une date à célébrer.
Si je dis 14 juillet 1789, vous la voyez l’image de la prise de la Bastille par le peuple de Paris ? Voilà une image, une légende qui a bien été mise en scène par les historiens français. Alors je vous le demande, pourquoi nos historiens n’ont-ils pas fait la même chose avec la prise de notre (bel) hôtel de ville par le peuple de Bruxelles. Car oui, ça s’est passé un 19 septembre 1830. Je vous raconte ?
Je vous ai raconté les journées d’août, la Muette de Portici à la Monnaie, les mecs qui virent les meubles des maisons des occupants par la fenêtre, et qui stoppent la révolution pour aller dîner sur la Grand Place, tout ça. De ces Belges qui parlent français ou wallon, sont catholiques, mais qui doivent payer des taxes folles, parler néerlandais dans les bureaux et courber l’échine. Vous mettez une crise économique, le chômage et la misère dans tout ça et à Bruxelles, ça ne zwanze plus, ça bouillonne.
Et bien, le 19 septembre, des ouvriers, des bourgeois, des étudiants, bref des Bruxellois de tous bords se réunissent. Ils n’ont pas d’armes, juste des pavés, des bâtons, et un sacré courage. Alors, ils marchent vers l’Hôtel de Ville, le cœur de la ville, symbole du pouvoir. Les soldats hollandais, postés là, ne s’attendent pas à ça. La foule hurle : "Vive la Belgique !" Des barricades montent dans les ruelles, les fenêtres s’ouvrent, on jette des chaises, des tonneaux, on se croirait dans Astérix quand les Gaulois entrent dans le camp de Petibonum. Et en une journée, l’Hôtel de Ville est aux mains du peuple ! Des patriotes comme Charles Rogier et Louis De Potter prennent la tête, et un drapeau tricolore – rouge, noir, jaune, je vous l’ai raconté – flotte pour la première fois.
C’est le vrai début de notre indépendance. Et en octobre, on proclamera la Belgique libre. On a enfin, une identité. Alors, ce 19 septembre, un grand salut à ces Bruxellois qui ont tout risqué pour la liberté. Et n’allez pas croire qu’il n’y a pas de tableau comme en France, je vous parlais d’une image forte, il existe il a été réalisé par Gustave Wappers en 1835, il est monumental, vous pouvez l’admirer aux merveilleux Musées Royaux des Beaux-Arts à Bruxelles.
Revivez les moments marquants de l’histoire avec Brice Depasse ! Chaque épisode de ce podcast vous transporte dans une date précise où un événement a laissé une empreinte indélébile dans nos souvenirs.
