Y'a de l'idée

35 % de fake news générées par l’IA : comment aider nos enfants à développer un esprit critique ?

11 décembre 2025 | 3 min 9 sec

L’IA amplifie la diffusions de fausses infos. Si 35 % des affirmations générées par les chatbots sont erronées, comment préparer les jeunes à naviguer dans un monde où le vrai et le faux circulent si vite ? Des initiatives concrètes existent pour renforcer l’éducation aux médias, dès la primaire.

Désormais, lorsqu’on effectue une recherche en ligne, les résultats sont parfois accompagnés d’un résumé généré automatiquement par l’intelligence artificielle. Une aide précieuse ? Pas toujours. L’audit annuel de NewsGuard montre qu’environ 35 % des réponses fournies par les chatbots contiennent des erreurs factuelles. Et ce n’est pas étonnant : l’IA se nourrit d’Internet… et donc de ses imprécisions, de ses approximations et parfois de ses mensonges. Si une information fausse circule largement, l’IA peut la reprendre sans nuance.

Alors comment aider les plus jeunes à faire la différence entre un fait vérifié et une intox séduisante ?

La réponse se trouve peut-être dans une démarche simple : commencer tôt. Sensibiliser dès l’école primaire permet aux enfants de comprendre comment circulent les informations, pourquoi certaines images sont truquées et comment le cerveau se laisse facilement piéger.

En Belgique, un outil précieux existe : les interventions de Journalistes en classe, coordonnées par l'Association des Journalistes Professionnels. Ces professionnels se déplacent dans les écoles—de la maternelle supérieure aux études supérieures—pour expliquer les mécanismes des fake news : pourquoi elles se répandent vite, comment les réseaux sociaux favorisent leur propagation, et comment reconnaître une image manipulée. Les exemples parlent d’eux-mêmes : faux requins dans les rues après un ouragan, crocodiles “photoshopés” dans des métros inondés… Autant d’images qui paraissent crédibles lorsqu’on ne possède pas encore les bons réflexes d’analyse.

Cette démarche permet aussi d’aborder une distinction essentielle :

    • La désinformation, volontaire, utilisée pour manipuler ;
    • La mésinformation, involontaire, liée à une erreur ou à un manque de vérification.
    • Comprendre cette nuance aide les enfants à se positionner en citoyens responsables plutôt qu’en relais involontaires de fausses nouvelles.

Pour prolonger cet apprentissage, il existe aussi des livres et bandes dessinées ludiques, parfaits pour aiguiser le regard tout en s’amusant.

Les parents et enseignants peuvent notamment s’appuyer sur des ouvrages qui décodent les rumeurs, les canulars, la publicité déguisée ou les pièges de l’image. Parmi eux :Le petit livre pour apprendre à s’informer et décrypter les fake news ;  Stop à la manipulation : comprendre l’info, décrypter les fake news, Stop à la tyrannie des réseaux sociaux : bien les comprendre, mieux les gérer (tous chez Bayard Jeunesse) ou encore Fake news : tout sur la désinformation de Nereida Carrillo et Alberto Montt aux éditions Les 4 coups.

Certaines collections vont encore plus loin en déconstruisant les idées reçues sur l’Histoire.

Dans Les Super Mystères de l’Histoire (éd. Quelle Histoire), on enquête par exemple sur le monstre du Loch Ness ou sur la malédiction de Toutankhamon : que disent vraiment les sources ? Que reste-t-il des légendes lorsqu’on examine les faits ?

Autre série utile : Les Idées Reçues sur l’Histoire. On y découvre que les Vikings ne portaient pas de casques à cornes, que les gens du Moyen Âge ne vivaient pas tous sales, ou encore que l’apparence de Cléopâtre nous est inconnue, puisque sa dépouille n’a jamais été retrouvée.

En apprenant à distinguer mythe et réalité, les enfants acquièrent une compétence essentielle : douter intelligemment, questionner, chercher des preuves.

À l’heure où l’IA fabrique du contenu à grande vitesse, où les réseaux sociaux récompensent le sensationnel, où des images plus vraies que nature peuvent être générées en un clic, cette éducation au discernement devient fondamentale. Elle ne vise pas à rendre méfiant, mais à rendre lucide.

Former les enfants à l’esprit critique, c’est construire le meilleur antidote contre les intox qui empoisonnent le débat public. C'est aussi les aider à devenir de futurs citoyen.ne.s plus éclairé.e.s et une manière de rendre les adultes d'aujourd'hui moins dupes !

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A la suite...

Y'a de l'idée

« Y’a de l’idée », c’est LA séquence des initiatives positives, des solutions et des projets porteurs de sens pour un monde harmonieux, juste et durable. On y parle d’alimentation, de justice sociale, de solidarité, de santé, d’énergie, de respect de la nature et de la planète, d’environnement.

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35 % de fake news générées par l’IA : comment aider nos enfants à développer un esprit critique ?
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