Ce 28 octobre, retour en pleine révolution française avec la première figure du féminisme, Olympe de Gouges, trop longtemps oubliée par l'Histoire, qui monte à la tribune de l'assemblée nationale pour faire une déclaration particulière et inédite : les droits de la femme et de la citoyenne.
Ce matin je voudrais mettre à l’honneur une grande dame. Elle s’appelle Olympe de Gouges et, en pleine révolution française, ce 28 octobre 1791, elle monte à la tribune de l’Assemblée nationale.
Et autant les images de députés qui s’engueulent nous sont familières quand on les voit à la télé, autant je peux vous dire que c’est de la gaminerie à côté de ce qui se passait à la révolution. Car imaginez un peuple a enfin droit à la parole après des siècles d'oppression, tout part de bons sentiments mais très vite, part aussi dans tous les sens et avec passion.
Mais voilà, ils ont beau pavaner, les sans culottes, les révolutionnaires, avoir proclamé Liberté, égalité, fraternité, tout ça est bien entendu au masculin. Et ben Olympe de Gouges qui est une révolutionnaire dans l’âme, elle se voit refuser l’autorisation de parler à l’assemblée, parce que c’est une femme. Ben voyons, crie-t-elle, si la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. Et là, les mecs, ils se disent, vaut mieux la laisser parler. Et pour parler, elle parle. Et à la fameuse déclaration des droits de l’homme et du citoyen, de ces messieurs, elle propose une déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Mieux, ce n’est pas à eux qu’elle adresse ces 17 articles qui commencent par La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Elle s’adresse aux femmes à qui elle crie : réveillez-vous ! Et elle demande la suppression du mariage religieux, le droit de divorcer, un pacte pour les concubins (qui n’existe que depuis peu), la création de maternités, de foyers pour les mendiants, bref, une révolution dans la révolution. Elle n’obtiendra que le divorce, l’année suivante, et sera guillotinée en 1793, et oui, il faut dire qu’elle s’en prend à Marat et Robespierre qui ont, dit-elle, du sang sur les mains et salissent la révolution. Elle s’appelait Olympe de Gouges et elle a été scandaleusement trop longtemps oubliée par les historiens.
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