Le 15 décembre 1988, James Brown, icône de la soul, est condamné à 6 ans de prison après une course-poursuite spectaculaire. Entre scandales et triomphes, retour sur une star dont l’histoire reflète les paradoxes de l’Amérique des années 80.
Ce 15 décembre 1988, ah ces fameuses années 80, tombe une nouvelle quand même un peu spéciale puisque James Brown est arrêté au tribunal qui devait se prononcer sur une affaire le concernant. Et il file en prison sans passer par la case départ.
Ce n’est pas un petit truc car en entrant au tribunal, il risquait 30 ans de prison, d’après l’accusation. Je résume : au mois de septembre, il fait irruption dans un immeuble au cours d’un séminaire et fait sortir tout le monde sous prétexte que des gens ont utilisé ses toilettes. Il ne l’a pas demandé gentiment puisqu’il menaçait les gens d’une arme. Puis il monte dans son pick-up et se fait courser par une petite quinzaine de voitures de police, on est en plein Blues Brothers, hein, un film dans lequel il a joué, d’ailleurs. Au terme d’une course folle, les policiers le coincent sur un parking mais il fait face et fonce sur eux, ils tirent dans les pneus mais James Brown passe et va finir dix kilomètres plus loin dans un fossé. Dix kilomètres sur les jantes, il faut le faire, hein. Il faut dire qu’il est passablement chargé. Les explications qu’on aura est qu’il avait peur de se faire arrêter car il était en probation, et sur le parking il a eu peur pour sa vie.
Il est finalement condamné ce 15 décembre à six années d’emprisonnement. C’est moins que 30, mais la nouvelle est un choc : c’est quand même une star mondiale, qui vient encore de cartonner avec Living in America une chanson de la B.O. d’un Rocky. On est abasourdi qu’il ait fait un truc pareil.
James Brown sera libéré après trois ans malgré un incident puisque planqué chez son dentiste avec une équipe télé, Philippe Manœuvre va l’interviewer en cachette, interview dans laquelle James Brown dit ne pas comprendre pourquoi faire de la prison pour avoir brûlé un feu rouge. Comme dit le député de Caroline du Sud qui obtient cette libération anticipée : “Il a tant fait pour le pays et pour moi, qui ai grandi ici”. C’est le paradoxe de cette Amérique puritaine qui a pourtant fait un triomphe à son Sex Machine.
Revivez les moments marquants de l’histoire avec Brice Depasse ! Chaque épisode de ce podcast vous transporte dans une date précise où un événement a laissé une empreinte indélébile dans nos souvenirs.
