Le 16 juin 1963, Valentina Terechkova devient la première femme dans l’espace. Ouvrière parachutiste devenue cosmonaute, elle passe 71h seule en orbite. Une prouesse historique, politique et féminine, à l’heure où l’égalité des sexes n’existait pas encore.
16 juin 1963. Nous sommes à Baïkonour dans le Kazakhstan qui à l’époque fait partie de l’Union soviétique. Il est 9h30. Une fusée est prête à partir, ce n’est pas la première, deux ans plus tôt, à son bord, Youri Gagarine a été le premier homme dans l’espace, les Soviets en sont fiers puisqu’ils ont niqué la Nasa. Et ben aujourd’hui, ça va encore être une première et pas des moindres puisque c’est une femme, Valentina Terechkova, surnommée « Tchaïka », la mouette. Joli, non ?
Elle n’a pas le profil du cosmonaute, Valentina. Elle n’est pas pilote, elle vient de l’usine. Par contre, elle saute en parachute, c’est une vraie passionnée. C’est comme ça qu’elle a atterri dans le programme spatial soviétique.
Et pendant près de 71 heures, 3 jours, elle va tourner autour de la Terre, seule, dans une boîte de conserve qui sent la sueur froide et la propagande rouge vif. Le confort ? Zéro, vous l’avez compris. La technique ? Limite. Le stress ? Faut-il en parler. Elle est malade, elle vomit, elle manque de perdre connaissance. Mais elle tient. Et surtout, elle envoie des données, et sourit en parlant à la radio parce que la Terre l’écoute.
Et sur Terre justement, c’est l’hystérie. Les Soviétiques jubilent, les Amérloques avalent leur café de travers pour la Xième fois mais ce n’est pas ça l’important : c’est une femme à bord et on est en 1963, on est encore nulle part question égalité des sexes.
Valentina va revenir le 19 juin, secouée mais vivante, héros national. On l’envoie en tournée à l’étranger, on lui décerne des médailles, elle dîne avec Fidel Castro, elle serre la main de Mao, elle est l’icône d’une époque où l’espace sert d’abord vitrine aux idéologies avant de servir la science et l’avenir de l’Humanité. Et pourtant ce 16 juin 1963, c’est le jour où une femme a regardé la Terre de là-haut. Et franchement, même rouge, elle était belle, cette mouette.
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